Dans un hôtel particulier ayant appartenu à la famille Berbisey, au numéro 25 de la rue éponyme, s’affairent discrètement une trentaine de personnes entre rédaction, relecture et documentation. C’est en effet ici que les Éditions Faton élaborent 14 revues pour tous les âges, et depuis près de 50 ans. Jeanne Faton, présidente des éditions, nous explique les dessous d’une maison fidèle à sa ligne de départ et en perpétuel renouvellement.
En 1972, ses parents, Louis et Andrée Faton rachètent le magazine Archéologia, qui est encore aujourd’hui le titre phare des éditions, puis L’Estampille qui, étoffé et amélioré, devient L’Objet d’Art. C’est autour de ces deux titres que le groupe s’est développé. Les Dossiers d’Archéologie, Histoire de l’Antiquité à nos jours et Religions & Histoire viennent ensuite s’ajouter au premier tandis que Dossier de l’Art, Art & Métiers du Livre, Art de l’Enluminure et Métiers d’Art complètent le second.
Entre les anciennes cuisines au sous-sol, les escaliers de pierre et l’orangerie ornée d’une imposante cheminée, grandit donc une maison qui devient experte dans les domaines de l’Histoire ancienne et de l’Art et produit des magazines de référence : de la Préhistoire à nos jours, de la céramique aux Art décoratifs, les lecteurs s’approprient les sujets les plus pointus grâce aux reportages et synthèses mais aussi grâce aux analyses d’œuvres ou biographies. Ce savoir d’une grande précision est cultivé par le couple Faton lui-même, dans les musées d’abord, en suivant de près l’actualité des expositions dans toute la France ensuite.
À la fin des années 1980, la volonté de s’adresser à un lectorat plus étendu, pousse l’équipe à fonder la section Faton Jeunesse. La revue Arkéo, qui raconte la mythologie et les grandes civilisations, inaugure la rubrique. Elle est plus tard rejointe par Le Petit Léonard qui initie les écoliers à l’art, puis par Virgule qui traite de littérature et qui est dirigée par une autre fille du couple, Pierrette Faton-Fabre, et enfin par Cosinus pour les sciences. Depuis, Histoire Junior a pris la suite d’Arkéo et Olalar a vu le jour en 2016. De nombreux enseignants étaient en effet désireux de supports pédagogiques dans le domaine artistique et ceci dès la maternelle. Cette dernière revue permet donc aux plus jeunes de s’éveiller à la peinture, au dessin ou à la bande-dessinée, à travers des explications adaptées à leur âge et des exercices ludiques.
Une curiosité toujours à l’affût
Parallèlement aux magazines, les Hors-séries et Beaux Livres approfondissent des sujets bien précis. C’est Claude Monet qui est en ce moment à l’honneur ainsi que les abstraits américains et les symbolistes baltes. Tintoret fait également l’objet d’un numéro ainsi qu’un musée de Pont-Aven et le Japonisme à Giverny. « Que ce soit le lapin dans la littérature ou l’exposition Alésia, tous les sujets sont des sources d’inspiration », commente Jeanne Faton qui évoque également un intérêt pour les thèmes rares tels que ceux en projet : une monographie sur le sculpteur Pierre Puget ainsi qu’un ouvrage sur la peinture religieuse au XVIIIe siècle en France, et un dernier sur les techniques de travail du fer forgé.
Jeanne Faton attribue leur succès à cette curiosité toujours à l’affût mais aussi à leur extrême rigueur. La maison travaille en effet avec des conservateurs de musées, des archéologues, ainsi qu’avec l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) et plusieurs équipes de spécialistes partout dans le monde. Enfin, les éditions Faton ont su s’adapter aux changements du monde éditorial et propose désormais des ventes par correspondance.
En tout, ce sont 43 personnes qui oeuvrent pour la réussite de cette maison prospère qui, dotée à la fois d’employés fidèles et de jeunes pousses, est donc installée pour encore longtemps entre nos murs dijonnais.
Caroline Cauwe