Jet d’Encre : Marginalia

Je me rappelle, cher lecteur, du livre d’André Chervel, éminent linguiste, « Et il fallut apprendre à écrire à tous les petits Français… ». Tel était alors le défi que révèleraient les hussards noirs de la République eux qui ne se plaignaient jamais d’être insuffisamment rénumérés et qui étaient moins omnibulés par les vacances que par l’avenir de leurs élèves. En plein marasme terrorisme qui fait éruption dans notre société, il nous paraît urgent de redorer le blason de la morale et du français à l’école. Je ne le redirai jamais assez, il n’y a que deux alternatives : il faut inculper des valeurs à notre jeunesse et lui faire aimer la langue de Molière. Je ne vois pas bien dans ce conteste ce que veulent incinérer ceux qui prétendent que ça va coûter des sommes gastronomiques. Ma vieille institutrice se vantait qu’à Pâques tous ses élèves savaient lire, de nos jours, à la même époque, ils savent tous faire du ski. On donne trop d’importance à ce qui n’en a pas : pour les journalistes, même la neige devient un fait d’hiver. C’est comme même rageant de voir qu’au jour d’aujourd’hui toute une classe d’âge ne maîtrise pas correctement la lecture et quand on explique aux experts que c’est gravissime, ils ne nous croivent pas et devraient se montrer plus compréhensibles.
Force est de constater que le niveau culturel des jeunes français baisse régulièrement, ils connaissent les mangas mais sont incapables de citer le moindre titre d’un roman de câpre et d’épée. Autrefois les élèves reprochaient à Tolstoï d'écrire des livres guère épais, et j'apprends par un ami que le Club des cinq, édité en 1955, vient encore d'être simplifié en 2018 pour que nos bambins puissent le comprendre! Je sais pas c'est qui qui fait les programmes, mais retirer Voltaire de la liste des auteurs contemporains, c'est quasiment un blasphème.J'en passe et des meilleures comme s'obstiner avec Rameau pour Pâques alors que Mozart et Bach aussi ont écrit des messes. Et puis ce serait une façon de préparer les terminales au second. Quand ils auront acquerri un bon français et une bonne culture, nos jeunes pourront enfin s’épanouir dans la vie et réussir, un peu comme notre ancien président car lui au moins, même s’il n’est pas parfait, il lit bien.