Le télescopage de l’actualité du tout récent 8 mars avait de quoi provoquer des rigolades en cascade chez les esprits critiques ou parmi les intelligences lucides. Pas moins de deux journées mondiales en ce jour de gloire, et de surcroit antinomiques. Jugez-en ! On a eu pour le même prix la Journée internationale des droits des Femmes et la 21ème édition de la Journée mondiale de l’Audition. Avouez que c’est croquignole, lorsqu’on songe que le beau sexe – là, je sens que l’expression va fâcher plus d’une militante Femen – se plaint de n’être entendu de personne, et pas plus des maris, des amants que des instances dirigeantes de tout poil…
Bref, les femmes n’auraient l’oreille ni des patrons, ni des ministres, ni des hommes politiques, ni des dirigeants de la grande distribution, ni des créateurs de start’up, ni des réalisateurs de films, ni des énarques qui mènent la danse dans la haute administration, ni… ni… Bref, toutes leurs revendications touchant à l’équation une femme à la puissance ² = un homme à la puissance ² tomberaient dans l’oreille d’un sourd. Voilà sans doute qui explique – le ridicule ne tue pas – qu’une femme ministre de l’ère Macron – Mme Schiappa – ainsi que celles du Paléolithique – Mmes Bachelot et El Khomri – se soient cru obligées de monter sur les planches pour déclamer « Les Monologues du Vagin ». Paradoxe absurde, comportement trivial de ce coryphée orgasmique, quand on songe que nos trois Amazones ne cessent de pourfendre les mâles dominants à bride abattue au nom d’une lutte anti-phallique !
Résultat de ce 8 mars 2018 qui laissera bien des acouphènes dans les mémoires : les femmes qui bossent et s’en trouvent plutôt bien, les femmes en couple plutôt heureuses, les mères de famille qui se débrouillent pas mal du tout entre job et moufflets, bref « les-femmes-qui-la-ramènent-pas » ont senti leurs oreilles siffler. Quant aux mecs, soyons décents (ou décentes) et parlons… d’oreille basse.
Marie-France Poirier