Dijon est une « ville amie des aînés »

 

«Vivre ensemble » : un slogan qui perdure et génère autant de réflexions que de projets, pour tous et particulièrement pour les seniors. Dijon n’échappe pas aux réalités démographiques : avec plus de 32 000 citoyens de plus de 60 ans et une progression qui s’annonce exponentielle avec 45 000 seniors en 2030, la cité doit s’adapter. Il faut pour cela identifier les besoins de cette population en forte hausse. C’est précisément la mission de cet observatoire : observer et comprendre, mais également interroger et réfléchir ensemble.Initié en 2012 dans le cadre de la labellisation « Dijon, ville amie des aînés ». Le point avec Dominique martin Gendre, adjointe déléguée à l’équipement et aux travaux urbains, à la circulation et à la politique de l’âge.

 

Dijon l’Hebdo : Comment fonctionne l’Observatoire de l’âge ?

Dominique Martin-Gendre : « L’Observatoire de l’âge traite essentiellement des problématiques rencontrées par les 60 ans et plus. Problématiques qui ne sont d’ailleurs pas les mêmes à 60 ou 80 ans.Ce n’est surtout pas un observatoire des « Sages » ou bien encore un observatoire de « vieux » qui parle de « vieux ». On n’est pas, non plus, dans une approche médico-sociale. L’Observatoire de l’âge, c’est une instance municipale et participative pour adapter la ville à celles et ceux qui vieillissent. Il est composé de plusieurs collèges -au total 70 personnes- et fonctionne sur la volonté de faire travailler des élus municipaux, des professionnels et des habitants. On choisit des thèmes, on les travaille ensemble pour permettre la mise en place d’actions concrètes qui profiteront bien sûr aux seniors mais pas seulement.

L’Observatoire de l’âge, c’est avant tout un outil de réflexion, pas un outil comptable. Nous ne sommes pas là pour nous substituer à l’INSEE. Sa composition sera sensiblement modifiée dans le cadre de son renouvellement. Les habitants seront choisis, sur la base du volontariat, parmi les membres des commissions de quartier. Je suis convaincue qu’on y trouvera là une plus forte implication et une vraie volonté de s’emparer des projets.

 

DLH : « Quels sont les thèmes sur lesquels vous avez récemment travaillé ?

D. M-G : « La lutte contre l’isolement, la bonne diffusion de l’offre culturelle dijonnaise, le logement -même si nous ne sommes pas en première ligne dans ce genre de dossier- ont nourri nos réflexions.

Nous allons prochainement travailler sur la tranquillité avec la contribution de Nathalie Koenders et du directeur de la police municipale. L’idée force, c’est de rassurer la personne âgée, la conseiller sur des gestes et attitudes simples à adopter chez soi ou dans les transports en commun. Nos réflexions aboutiront à un guide-livret à destination des seniors.

On aimerait aussi donner à nos seniors le goût des déplacements à pied pour découvrir ou redécouvrir les parcs et les jardins. »

 

DLH : « Dijon ville amie des aînés. Qu’est-ce qu’apporte cette reconnaissance ? »

D. M-G : « En 2010, Dijon est officiellement entrée dans le réseau ville-amie des aînés et s’est ainsi engagée dans un processus d’amélioration constante de la qualité de vie de ses aînés, améliorant par là même la qualité de vie de toute la population dijonnaise. Grâce à ce réseau ville-amie des aînés, Dijon a également bénéficié d’une dynamique de mutualisation d’expériences, d’échanges d’informations, d’initiatives et de bonnes pratiques, souvent innovantes et originales.
C’est d’ailleurs au regard de la volonté de partage de bonnes pratiques et d’expériences que les villes de Dijon, Lyon et Besançon ont proposé la mise en place d’un réseau francophone ville-amie des aînés que préside aujourd’hui François Rebsamen. A l’issue de la conférence internationale ville-amie des aînés qui s’est déroulée à Dublin en septembre 2011, l’OMS a validé cette initiative pour la création d’un réseau de partage d’expériences rassemblant les villes et territoires francophones labellisés ville-amie des aînés. Aujourd’hui, plus de 100 villes et collectivités y adhèrent.
Le réseau apporte son expertise dans la réalisation de diagnostics et son aide à la mise en place d’actions pour que la ville s’adapte à sa population seniors. »

Propos recueillis par Jean-Louis Pierre