Marc Pietri, un promoteur amoureux de l’eau

 

Tout dernièrement, la ville de Dijon a signé un protocole d’accord avec le groupe Constructa pour la réalisation de 300 nouveaux logements dans le quartier de La Fontaine d’Ouche. Rencontre avec Marc Pietri, son dirigeant.

 

Le 21 mars 2007, le Grand Dijon, aujourd’hui Dijon Métropole, a signé la convention ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), afin de concrétiser les projets envisagés pour le quartier de La Fontaine d’Ouche. « Un projet global chiffré à 67 millions d’euros », rappelle François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole. Après avoir décidé par délibération en date du 28 septembre 2009 de mettre en œuvre ce projet d’aménagement et avoir désigné la Société publique locale « Aménagement de l’Agglomération Dijonnaise » (SPLAAD), présidée par Pierre Pribetich, adjoint au maire, en qualité d’aménageur, des travaux d’aménagement ont été lancés en août 2013 et les premiers espaces publics livrés en avril 2014. Dirigé par Marc Pietri, c’est le groupe Constructa qui a été choisi par la ville de Dijon, par l’intermédiaire de la SPLAAD, pour assurer la réalisation des 300 nouveaux logements sur le quai des Carrières Blanches.

 

« Notre société a un rapport fusionnel avec l’eau »

« Pour moi, c’est un projet assez étonnant ! D’habitude, on construit et on procède à la requalification urbaine et à l’aménagement de l’espace public ensuite. Ici, ce qui m’a stupéfié, c’est la qualité de l’environnement et le fait que l’aménagement de l’espace public et que toute la requalification des rives soit déjà faite », confie Marc Pietri. Contacté quelques jours après la signature du protocole d’accord, le promoteur est notamment revenu sur les raisons pour lesquelles il a choisi de déposer son dossier pour la réalisation de ce projet.

« Le groupe Constructa est une société familiale, je suis un promoteur immobilier indépendant, et lorsque j’ai visité le terrain, j’ai tout de suite eu un coup de foudre pour ce dernier […] personne ne peut nier que le lac Kir, c’est quelque chose de magique ». Parmi les derniers projets du groupe, tous ont en commun la présence de l’eau. « Que ce soit la requalification des chantiers navals de La Seyne-sur-Mer, que ce soit à Huningue ou à Aix-Les-Bains, ou encore les quais d’Arenc à Marseille, on trouve que l’eau est un élément très curieux », explique Marc Pietri, avant de compléter « lors de notre dernière opération, à Marseille, nous avons été les premiers à mettre en place une boucle d’eau de mer. On va ainsi puiser l’eau dans le port de Marseille pour faire le chaud et le froid. Dans les logements que nous avons construits sur les quais d’Arenc, le chauffage comme la climatisation fonctionnent ainsi à l’eau de mer, l’effet de serre est réduit de 70 % et les charges de 40 % ».

 

Créer de l’emploi

« Notre méthodologie est toujours d’associer… J’ai appris aux Etats-Unis qu’il faut faire les choses avec l’environnement et avec les gens ». En effet, dès le début et sur toute la durée des travaux, le groupe Constructa mettra les habitants du quartier de La Fontaine d’Ouche au cœur du projet. Par la présence du groupe sur le chantier et sa disponibilité pour répondre aux questions des habitants, mais aussi par l’organisation de réunions publiques d’informations tous les trois mois. « Il ne faut pas qu’un projet immobilier soit perçu comme une agression, mais plutôt comme une adoption », confie le promoteur immobilier. Ce dernier espère d’ailleurs pouvoir créer de l’emploi pour pouvoir associer les habitants au projet.

« Sur notre dernière opération, nous avons signé une convention pour l’emploi avec Pôle Emploi, sous l’autorité du Préfet, pour privilégier les emplois d’avenir, les emplois jeunes et les emplois de proximité ». Une manière aussi, selon le président directeur général du groupe Constructa, de redonner aux habitants la fierté de leur quartier. « En les faisant participer, ces derniers prennent en main la responsabilité de leur futur, mais surtout du futur de leurs enfants et de leurs petits-enfants ».

Si le projet reste à clarifier dans les détails, il devrait coûter près de 40 millions d’euros pour 300 logements et une surface habitable de quelques 17 000 mètres carrés. Alors que le groupe Constructa a jusqu’aux mois d’avril-mai 2018 pour élaborer le projet, si ce dernier est accepté par les services municipaux et que la promesse de vente est signée, les travaux devraient durer entre 18 et 20 mois par tranche de 60 logements.

 

Antonin Tabard