Le concept de Smart City pose bien des questions, auxquelles David Pieron, gérant de l’entreprise dijonnaise BtoWeb et partenaire de Dijon l’Hebdo tente de répondre.
Avec sa société, créée en 2007, il conçoit et gère nombre de sites internets, logiciels
et applications pour smartphone. Il est également associé à l’entreprise Cen Connect, spécialisée dans la E-Santé. Un expert en la matière, grâce à qui l’OpenData, le FabLab ou encore le pilotage connecté vous livreront tous leurs secrets !
Le poste de pilotage connecté
Aujourd’hui la ville est déjà équipée de différents postes de contrôle : sécurité, police, circulation, etc. La Métropole va s’équiper d’une multitude d’outils connectés qui vont envoyer des informations en temps réel. Pour agir plus rapidement et mieux se coor- donner, il faut centraliser toutes ces données sur un unique site. C’est le fameux poste de pilotage connecté. Les opérateurs auront à leur disposition sur des écrans une multi- tude d’informations qui leur permettront de gérer efficacement la ville.
On applique au niveau d’une ville les mêmes principes que ceux mis en place au niveau des transports. Par exemple, le tramway dispose d’un poste de commande centralisé qui permet en cas de problème d’intervenir très rapidement sur l’ensemble du réseau et d’informer les passagers en temps réel.
Le FabLab
Ce type de lieu est indispensable aujourd’hui pour faire émerger des idées, des projets et créer une communauté d’inventeurs. Pour le comprendre, il faut définir ce qu’est
un FabLab. C’est un laboratoire de fabrication ouvert au public. Que l’on soit étudiant, artiste, entrepreneur… le FabLab donne accès à des machines et des outils de fabrica- tion numérique qui permettent de créer des prototypes ou des projets innovants.Tout le monde n’a pas une imprimante 3D à la maison par exemple. Couplé avec la création d’incubateurs qui peuvent apporter des aides financières, Dijon Métropole semble vou- loir dynamiser et valoriser un marché porteur d’avenir : le numérique.
Le risque de piratage
Aujourd’hui il y a une véritable prise de conscience de ce risque.Alors qu’avant la sécurité était la dernière roue du carrosse, elle fait désormais partie intégrante d’un projet de cette envergure. Soyons directs, un plantage ou un piratage finira par arriver dans la vie de notre métropole connectée. Nous le constatons déjà aujourd’hui avec des piratages massifs de caméras de surveillance de certaines villes. Il ne faut pas céder à la panique, mais prendre conscience que plus on ajoute des outils connectés, plus on multiplie les risques qu’un jour l’un d’entre eux serve de porte d’entrée pour un pira- tage massif. Par exemple, il a été récemment découvert que le protocole Bluetooth qui est dans tous nos smartphone peut aujourd’hui servir de porte d’entrée pour prendre le contrôle de votre téléphone si son système d’exploitation n’est pas à jour ou que le téléphone est trop ancien.
Il faut donc prévoir une maintenance régulière du système informatique pour avoir toujours les dernières mises à jour, mettre en place des protocoles de sécurité, etc… Malgré toutes ces précautions, le risque zéro n’existant pas, il faut aussi prévoir un plan B en cas de plantage complet. Comment reprendre le contrôle manuellement sur un système totalement automatisé et informatisé ? Ce sont ces questions que doivent aussi se poser les partenaires du projet pour limiter les risques et un black-out complet de la ville.
L’open data
L’Open Data c’est ouvrir les données à tous. Par exemple à Paris, la RATP a ouvert l’accès à ses données (horaires, passage du prochain métro, etc.) ce qui permet à des services externes à la RATP comme Google Map ou Citymapper d’utiliser ces données pour fournir des nouveaux services dans leurs applications.
Le projet de Dijon Métropole va plus loin dans cette démarche en ouvrant les données issues des services publics (eau, circulation, stationnement, éclairage…). Quelle utilité cela peut-il avoir ? A nous de l’imaginer, c’est comme cela que de nouveaux usages et des start- ups vont naître.
La protection des données
C’est un sujet vaste et sensible. Avant de savoir comment ces données personnelles peuvent être protégées, il faut se demander concrètement quelles données seront récupérées. L’état actuel du projet ne me permet pas de répondre précisément à ces questions. Je note juste que l’idée du projet n’est pas de se focaliser sur les individus mais sur les usages de masse. Mais pour avoir des données de masse, il faut bien partir de données personnelles. Dans quelle mesure elles seront rendues anonymes et stockées ? Je ne doute pas que ce sujet sera traité avec la plus grande attention par les entreprises partenaires, Dijon Métropole et la CNIL.
Le lien avec les réseaux sociaux
C’est un lien direct avec une communauté. Ils peuvent transmettre de l’information en temps réel de manière automatisée ou avec l’aide d’un « community manager » (personne en charge- de l’animation des réseaux sociaux).
Le projet prendra-t-il aussi en compte les remontées d’informations depuis les réseaux sociaux. Par exemple, si j’indique un accident sur Twitter avec l’information « Dijon République », mon message sera-t-il traité par le système ou un opérateur ?