La Chicorée du Nord

Qui se rappelle le gouvernement Saladier ? Qui se souvient aujourd’hui de Martine Scarole ? Qui se souvient qu’Edith Cresson était ministre de l’Agriculture? Pourtant, cher lecteur, les temps n’ont pas changé : Dutronc, il n’y a pas si longtemps, chantait les Cactus et nous continuons à chanter les salades, plus ou moins amères, plus ou moins épicées.

Mets-toi à la place de ce cuisinier qui ne peut qu’hésiter entre la chicorée du nord et la chicorée du sud ! Hier encore Christophe Maé nous posait sa question lancinante : « Il est où le bonheur…il est où » ?  Reconnaissons que pour la version orientale  « Pyongyang, le bonheur ? » sonne beaucoup moins bien que « Séoul, le bonheur ? »

Tout à fait adaptée à nos climats, la chicorée se cultive aisément dans nos potagers ; il faut cependant prendre la précaution de ne pas semer de chicorée du nord quand on cultive un jardin japonais, car elle peut s’y montrer très envahissante. La chicorée du nord accompagne savoureusement les champignons et l’atome de chèvre, surtout si on lui adjoint une ou deux cuillères d’huile d’ogive et un nuage de lait. Seule contre-indication, ne jamais consommer de H avec la chicorée du nord : son producteur, le célèbre KJ1, qui ne mâche pas ses mots via les relais de la TNT, le recommande fortement, car le mélange serait détonnant et risquerait, cher lecteur, de te faire manger les pissenlits par la racine.

Autre petit écueil à éviter, quand on lave la chicorée du nord à l’eau fraiche, il ne faut pas la faire « Trumper » trop longtemps car ses feuilles sont fragiles et trop d’humidité les tue.

Note bien, cher lecteur, que tu peux recevoir de la chicorée du nord d’un jour à l’autre dans ton assiette et que cela ne te coutera pas un radis. Et puis, quand on réfléchit bien, ce n’est pas plus indigeste qu’une grenade !

Alceste