Pierre Pribetich, 1er vice-président de la communauté urbaine du Grand Dijon, également président de la SPLAAD (Société publique locale d’aménagement de l’agglomération dijonnaise) suit le dossier de l’ancien centre de maintenance Divia depuis plusieurs années. Il nous explique les raisons qui ont conduit à retenir les différents projets pour les Vergers du Sud et nous détaille plus largement l’entrée Sud de la future Métropole.
Dijon l’Hebdo : Quelle est la volonté qui vous a animée afin que cette zone, qualifiée par certains comme la friche Divia, puisse enfin évoluer ?
Pierre Pribetich : « Il est nécessaire de rappeler l’historique du foncier des ex-entrepôts Divia de Dijon. Il appartenait à la Communauté urbaine et l’engagement pris par le président et le bureau était de faire en sorte que ce foncier puisse participer à la reconquête urbaine de l’entrée Sud de l’agglomération. En liaison avec la Ville de Chenôve, tout a été mis en œuvre pour mettre en place une opération d’urbanisme structurante. L’idée étant de permettre la réalisation de logements mais aussi l’intégration des bâtiments présents, à savoir l’Entrepôt qui constitue un lieu culturel mais aussi l’ensemble du hangar destiné à accueillir les réserves notamment de différentes associations. Nous avions aussi la volonté de maintenir du stationnement afin de permettre entre autres à une entreprise de pouvoir s’étendre tout en restant sur le territoire ».
Dijon l’Hebdo : Quelles sont les raisons qui vous ont amené à retenir les 3 projets présentés aujourd’hui ?
P. P. : « Notre objectif était de sortir un projet à la fois annonciateur de l’urbanité du Grand Dijon et novateur par ses formes ainsi que son état d’esprit. Beaucoup d’équipes, qu’elles soient locales ou nationales, ont participé à cette opération, ce qui prouve l’attractivité de Chenôve. Les 3 projets prennent en compte les contraintes imposées dès le départ et sont très différents. Ils ont été retenus en fonction de leur qualité et des solutions qu’ils proposent. C’est une démarche enrichissante qui permettra de reconstruire la ville sur elle-même et de retravailler cette partie Sud qui constitue un des enjeux du projet de territoire. Et ce, afin de donner consistance et force à la future Métropole. C’est un travail véritablement novateur sur un terrain jugé par certains comme étant très complexe à faire évoluer. Il n’y a pas de projet impossible. Ce qui couronne aussi cette démarche, c’est notre volonté de sursoir à toutes les difficultés pour mener à bien la reconstruction d’un site occupée par le passé. On ne rase pas tout et on structure la ville autour de l’existant ».
Dijon l’Hebdo : Nous n’en sommes tout de même, avec ce concours d’idées, qu’à la première graine des Vergers du Sud…
P. P. : « C’est, il est vrai, une projection sur l’avenir. C’est aussi l’occasion d’avoir une image renouvelée, une attractivité renforcée pour cette commune dans une communauté qui va devenir Métropole. Cela va étonner un certain nombre de nos concitoyens parce que, avec ce qui était vécu par certains comme un acte infaisable, un travail intelligent permet de sortir une opération imaginative valorisant Chenôve ».
Dijon l’Hebdo : Ces Vergers du Sud seront dans la continuité du futur éco-quartier de l’Arsenal. Est-ce toute l’entrée Sud de l’agglomération que vous souhaitez métamorphosée ?
P. P. : « L’Arsenal comprendra, à terme, 1500 logements, autour d’un parc déjà réalisé, d’une crèche privée, de la Minoterie pour les arts et le spectacle destinés à un public jeune. L’avenue Jean-Jaurès, avec des bâtiments emblématiques, là-aussi novateurs dans leurs formes architecturales, est la première concernée. Cela sera une réponse à ce qui s’est déjà fait aux Passages Jean-Jaurès avec une urbanité soutenue et forte. Tout ceci sera cohérent pour retravailler dans son ensemble l’entrée Sud. Ce quartier favorisera lui aussi l’attractivité à proximité du centre-ville. Tout comme, à quelques pas, la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin et son nouvel éco-quartier adjacent ».
Dijon l’Hebdo : A l’Arsenal, vous avez bâti les équipements publics avant les logements. Au Nord, comme on vient de le voir avec l’inauguration de la Halle 38, c’est l’inverse…
P. P. : « Avec le président François Rebsamen, nous avons souhaité avoir différentes réponses autour de la fluidité du tramway. Nous sommes en continuité mais avec une autre façon de travailler par rapport à ce qui a été fait sur le Nord ou sur l’Est, avec Hyacinthe-Vincent en voie de finalisation ».
Dijon l’Hebdo : Où en êtes-vous de la future Éco-cité du Jardin des Maraîchers qui, elle, doit voir le jour au Sud-Est ?
P.P. : « Les premières opérations de l’Éco-cité du jardin des Maraîchers, pour, là-aussi, 1500 logements, commencent à apparaître avec Grand Dijon Habitat mais aussi avec le promoteur privé Sopirim. C’est un quartier qui va progressivement se mettre en place. Ce qui signifie qu’au total, dans le Sud et le Sud-Est, nous avons environ 5000 logements en préparation. C’est grâce à cela que Dijon représente la seule ville du Grand Est qui progresse en nombre d’habitants. Dans l’agglomération, nous avons quelques inquiétudes sur un certain nombre de communes qui devront avoir une stratégie pour reconquérir de la population. Je pense, notamment, à Talant où la baisse de 348 habitants devient préoccupante. Attention car, à terme, les services ne seront plus adaptés alors que la population vieillira et exigera d’autres types de services ! »
Dijon l’Hebdo : Le logement représente-t-il le levier majeur pour la future Métropole dijonnaise ?
P. P. : « Oui. Nous ne pouvons pas concevoir une Métropole qui n’offre pas des possibilités de loger nos concitoyens dans une diversité de typologies, avec des formes urbaines différentes : du collectif, des duplex, des maisons sur le toit, etc. Nous avons une réflexion actuellement pour créer des maisons en ville avec d’autres formes urbaines, dans une densité de 50 logements à l’hectare. Ce sera encore une opération très novatrice que nous vous présenterons dans un avenir proche ! »
Propos recueillis par Xavier Grizot





