« J’entends de plus en plus parler de troubles sexuels, j’ai aucune expérience ou connaissance de ce que ça peut être les rapports intimes, quels sont les troubles pouvant affecter la sexualité ? »
Ce que l’on appelle les troubles sexuels sont en réalité un ensemble de symptômes, individuels ou de couples, qui se manifestent par une difficulté de réalisation de l’acte sexuel et dont les causes sont complexes, parfois seulement psychologiques et relationnelles, parfois l’expression d’un trouble organique, le plus souvent mixte.
En général la sexualité ça se passe à deux, et dans ce contexte de sexualité entre deux adultes consentants, apparaissent fréquemment des troubles fonctionnels. Ils traduisent alors le déséquilibre de la relation à deux, que ces troubles soient primaires ou secondaires. Il semble, ici, plus intéressant de considérer ces troubles comme des symptômes du couple plutôt que d’un individu, car cette proposition déculpabilise celui qui porte le symptôme.
Les troubles sexuels peuvent être classés en quatre grandes catégories qui correspondent très schématiquement au déroulement de l’acte sexuel :
Les troubles du désir sexuel mettent en jeu les représentations personnelles de l’amour, de l’objet du désir et de l’érotisme. L’érotisme peut être le reflet du niveau de l’humeur. Selon les variations du moral, le désir sexuel sera plus ou moins intense, exacerbé ou inhibé. La dépression est ainsi la première cause de modification du désir et des comportements sexuels en réduisant le désir sexuel dans la plupart des cas.
Les troubles de l’excitation sexuelle traduisent l’insuffisance du niveau d’excitation nécessaire à la réalisation sexuelle, dans des conditions qui ne préparent pas à l’acte d’amour. En effet, la sexualité n’est pas en permanence réalisable, que ce soit pour l’homme ou la femme.
Les troubles de l’orgasme vont également gêner la réalisation amoureuse en ne permettant pas la libération de la phase excitatoire par l’abandon orgasmique. Ce sera une anorgasmie chez la femme, traduisant en général une problématique psychologique ne permettant pas de s’abandonner au plaisir. L’inhibition de l’orgasme est plus rare chez l’homme.
Les troubles sexuels douloureux. Nous les rencontrons lors du manque d’excitation sexuelle chez la femme. Ils recouvrent également la catégorie plus large du vaginisme, réaction de contraction vaginale inconsciente à l’approche du rapport sexuel.
Ces troubles sexuels, qui traduisent le plus souvent une difficulté relationnelle, sont très souvent aussi l’expression d’un trouble organique qui ne ferait pas symptôme seul, mais prend toute sa valeur dans le contexte d’une difficulté à deux. C’est pour cette raison que les symptômes sexuels ne peuvent pas être présupposés psychologiques et relationnels, mais doivent faire l’objet d’une évaluation et d’un diagnostic sexologique par un spécialiste. A côté de l’histoire individuelle du couple, beaucoup affections médicales peuvent interférer dans l’expression de la sexualité.
Par Docteur Dany Jawhari
Médecin sexologue à Dijon
Secrétaire Général Adjoint de la Société Francophone de Médecine Sexuelle
dany-jawhari@wanadoo.fr
