A Saint-Julien, les engins de chantier s’activent depuis début octobre pour la création d’une zone d’activités qui accueillera prochainement des entreprises commerciales et artisanales. C’est le début de la Petite Fin… Un projet d’envergure dont le nom est une façon souriante de faire un joli pied de nez à la locution nominale qui symbolise le commencement du déclin. Ludovic Rochette, maire de Brochon et président de la communauté de communes Val de Norge, nous explique les enjeux de cette belle opération.
Dijon l’Hebdo : Quelle est la philosophie de ce projet ?
Ludovic Rochette : « « C’est un projet que porte la communauté de communes du Val de Norge (1). Avec la baisse des dotations de l’Etat, on se doit d’imaginer de nouveaux modèles de gestion ou alors on se contente d’augmenter les impôts ou d’arrêter certains services à la population. Nous avons opté pour une troisième voie, celle qui consiste à élargir l’assiette fiscale en trouvant d’autres ressources financières. D’où l’idée d’accueillir des entreprises… et de créer de l’emploi.
C’est un projet essentiel, vital même, pour la communauté de communes actuelles et la future communauté de communes qui va naître. Un projet comme celui-là nous permettra d’augmenter nos ressources fiscales et de faire face ainsi à nos compétences obligatoires et à celles que l’on choisira de prendre en charge.
Dijon l’Hebdo : La date du mariage des communautés de communes est prévue ?
L. R. : « 1er janvier 2017. A cette date, notre communauté de communes aura fusionné avec sa voisine, la communauté de communes Plaine des Tilles qui compte un peu plus de 7 000 habitants répartis sur quatre communes (2). Avec plus de 15 000 habitants, cette nouvelle entité disposera d’un fort potentiel de développement de l’habitat et de développement commercial ».
Dijon l’Hebdo : Quel type d’entreprises allez-vous accueillir à Saint-Julien ?
L. R. : « Tous les territoires n’ont pas la chance d’avoir le positionnement géographique de la commune de Saint-Julien. Cela explique pourquoi, sur 32 lots, deux tiers ont déjà été réservés par des entreprises dont l’activité touche au bâtiment. On y trouvera aussi un paysagiste, une station de lavage…
Nous avons eu aussi la chance d’attirer ce qu’on pourrait appeler une tête de gondole avec Carrefour qui a déjà engagé les travaux d’un Carrefour Contact, magasin de proximité d’une surface de 670 m2. Il y aura également huit cellules commerciales extérieures (6 sont déjà vendues) qui accueilleront les commerçants de la commune, le boulanger, le bureau de tabac, le coiffeur… Un lot est également réservé, en face la pharmacie, pour des professions médicales (médecins généralistes, podologues, kinés, infirmiers). Le secteur bénéficiera également d’un cabinet dentaire qui faisait défaut jusqu’alors ».
Dijon l’Hebdo : N’est-ce pas gênant que cette opération se fasse en dehors de l’agglomération dijonnaise ?
L. R. : « Nous ne faisons pas partie de la communauté de l’agglomération dijonnaise mais nous sommes dans le SCOT (Schéma de cohérence territoriale) du dijonnais. Cette opération témoigne de notre volonté d’être en phase avec cette politique d’urbanisme stratégique qui définit l’évolution d’un territoire dans la perspective du développement durable prenant en compte l’intérêt des générations futures et dans le cadre d’un projet d’aménagement et de développement.
On ne peut pas imaginer l’agglomération comme une citadelle. Il faut établir des relations entre l’agglomération et les intercommunalités qui la bordent. Ce serait une véritable erreur dans l’aménagement du territoire de penser qu’on est, chacun, sclérosé sur nos parcelles de vie ».
Dijon l’Hebdo : Et en terme d’emplois ?
L. R. : « Cette zone accueillera une centaine d’emplois. Et pas que des emplois transférés. Carrefour, par exemple, embauchera entre 12 et 15 personnes. Carrefour qui, par ailleurs, finance la moitié du nouveau rond point. Cette zone d’activité va donner du travail aux entreprises locales (3). Reconnaissez que des opérations à 1,5 millions d’euros, il n’y en a pas beaucoup qui sortent de terre aujourd’hui ».
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE
Communauté de Communes « Val de Norge »
47 route de Norges – La Commanderie – 21490 Bretigny
Tél : 03.80.35.53.99 / Fax : 03.80.76.58.52
(1) Asnières-lès-Dijon, Bellefond, Bretigny, Norges-la-Ville, Brognon, Clénay, Flacey, Orgeux, Ruffey-lès-Echirey et Saint-Julien
(2) Arc-sur-Tille, Varois-et-Chaignot, Remilly-sur-Tille et Couternon.
(3) Roger Martin, Desertot, Pennequin et BAFU.
Légende
La communauté de communes Val de Norge que préside Ludovic Rochette aménage, à Saint-Julien, 7 hectares destinés à accueillir des activités commerciales et artisanales
Encadré
Le plan de financement
Dépenses
Travaux : 1 527 892 €
Maître d’œuvre : 65 321 €
Acquisitions foncières : 814 192 €
Recettes
Vente de parcelles : 1 710 800 €
Conseil départemental : 90 000 €
Etat : 324 884 €
Enveloppe parlementaire : 20 000 €
Auto financement : 108 721€
Fonds privés : 153 000 €