Chaud, très chaud…
Le torchon brûle plus que jamais entre le sénateur Alain Houpert et le président du conseil départemental François Sauvadet. Le premier a profité d’une réunion du comité départemental des Républicains, à Sombernon, pour « assassiner » le second en utilisant des termes que beaucoup ont jugé outranciers. La moitié de la salle composée d’une centaine de militants a quand même applaudi avant que Rémi Delatte, le président des Républicains de Côte-d’Or, ne récuse ces propos ad hominem. La présence d’un donjon impeccablement restauré, vestige de l’époque médiévale, dans sa commune de Salives, n’est peut-être pas neutre pour donner des envies au bouillant sénateur de jeter régulièrement de l’huile sur le patron des centristes de Côte-d’Or. C’est chaud, très chaud…
Toujours chaud, très très chaud…
De François Sauvadet, il fut encore question à cette réunion du comité départemental LR. Les instances côte-d’oriennes ont, en effet, décidé de proposer à la commission d’investiture de leur parti, Hubert Brigand, maire et conseiller départemental de Châtillon-sur-Seine, pour les prochaines élections législatives sur la 4e circonscription. Une (grosse) pierre dans le jardin de François Sauvadet qui soutient un autre candidat, Charles Barrière, conseiller départemental d’Is-sur-Tille. Ce qui fait dire à un centriste que l’UDI pourrait très bien aligner un candidat, en l’occurrence Nicolas Urbano, maire de Fontaine-Française, sur la 2e circonscription dont le député est… Rémi Delatte, à la tête des Républicains de Côte-d’Or. C’est toujours chaud, très chaud…
« Si j’aurais su, j’aurais pô v’nu ! »
Ne dit-on pas qu’une information chasse l’autre ? Seul problème, là, pour les socialistes, ce ne sont pas moins de 662 pages (et de 61 entretiens) qu’il faudrait gommer ! Comment faire, en effet, pour effacer les confidences de François Hollande ? Nous voulons bien évidemment parler du livre Un président n’aurait pas dû dire cela… Au niveau national, dans les rangs socialistes, les critiques pleuvent (enfin nous sommes plus près de l’orage), certains allant même jusqu’à qualifier cet ouvrage de « livre suicide ! » Ce week-end, à l’occasion d’un rendez-vous sportif, un élu socialiste dijonnais s’avouait consterné. Non sans montrer, avec une certaine nostalgie, une photo de François Hollande lors de sa venue à Dijon le 7 octobre dernier… pour, souvenez-vous, intervenir lors du Congrès du l’Union syndicale des magistrats. Il est vrai que c’était avant la parution de ce livre choc où il condamne « la lâcheté de l’institution judiciaire ». Imaginez l’accueil qu’il aurait reçu si ce livre était sorti avant… Peut-être se serait-il alors remémoré cette célèbre formule du petit Gibus dans La Guerre des Boutons : « Si j’aurais su, j’aurais pô v’nu ! »
Sauvadet teste… Grandguillaume
« Pour vous, un bon socialiste est un socialiste démissionnaire, ou mort », a lâché Colette Popard, chef de file du groupe d’opposition au conseil départemental, à l’adresse du président François Sauvadet. L’élue PS dijonnaise n’évoquait en aucun cas François Hollande, après la publication de l’ouvrage précédemment cité… mais Laurent Grandguillaume, député de la 1re circonscription. Et ce, après que le leader centriste a annoncé, lors de la session du 17 octobre, la volonté du Département de participer à l’expérimentation de la loi « territoire zéro chômeur de longue durée ». Un texte signé du parlementaire socialiste Laurent Grandguillaume qualifié de « bonne loi » par François Sauvadet, qui a ajouté : « J’espère que vous le reconnaîtrez aussi à Dijon ». Un message destiné à jeter une pierre dans le jardin des socialistes dijonnais bousculés par la récente décision de Laurent Grandguillaume. Rappelons que celui-ci ne se représentera pas aux prochaines législatives. Mais il n’a pas encore produit un ouvrage confidences avec des journalistes !
La chasse est ouverte
Laurent Grandguillaume n’est d’ailleurs pas près de prendre la plume pour rédiger son testament politique. En effet, après le bras de fer lors de la session départementale entre François Sauvadet et sa collègue socialiste, pardon son ex-collègue du conseil municipal de Dijon puisqu’il vient de démissionner de cette enceinte, l’un de ses tweets n’est pas passé inaperçu. Le parlementaire PS a, en effet, écrit : « Que Colette Popard se rassure. Je ne suis ni mort ni démissionnaire, mais bien là en tant que député pour continuer d’agir ! » Ce ne fut pas sans nous rappeler cette célèbre formule d’Anatole France : « Sans ironie, le monde serait comme une forêt sans oiseaux ! » En tout cas, dans le bois socialiste, les volatiles sont bel et bien présents. Il est vrai que la période de chasse est ouverte !
Un petit air de Joe Dassin…
Si l’on en croit les spécialistes, personne n’est sorti gagnant du premier débat de la primaire à droite. Difficile d’en être autrement dans cet exercice médiatique à haut (s) risque (s). Enfin, le JDD a, tout de même, accordé une mauvaise note à Bruno Lemaire et une bonne à François Fillon, ce qui n’a pas modifié la donne puisque les sondages plaçaient toujours à l’issue Alain Juppé devant Nicolas Sarkozy. Ravis, comme chaque camp d’ailleurs, de la prestation de leur champion, les Fillonistes doivent se déplacer à Dole pour un meeting régional de leur leader ce 19 octobre. Pour celles (et ceux) qui préfèrent rester en Côte-d’Or, elles (et ils) pourront se rabattre sur le lancement du comité « Les femmes avec Fillon ». Rendez-vous ce jeudi 20 octobre à 18 heures, salle Générations à Saint-Apollinaire, sur les terres de Rémi Delatte. Avec comme vedette américaine : Pénélope Fillon, la femme de l’ancien Premier ministre. Comme quoi, il n’y a pas qu’aux Etats-Unis où les épouses (ou époux c’est selon) montent à la tribune pour la présidentielle ! Mais nous ne savons pas si, à Saint-Apo, la musique de campagne sera cette chanson de Joe Dassin, intitulée L’Amérique…
Jean-Louis Pierre
Xavier Grizot