Le Street workout s’installe à Chenôve

Sur l’esplanade du Chapitre dans la Cité des Bonbis, des agrès spécifiques ont été installés pour les adeptes du Street workout, une nouvelle discipline sportive qui compte de plus en plus en plus d’adeptes. La municipalité de Chenôve a ainsi écouté les desiderata des jeunes…

C’était encore il y a peu une pratique confidentielle mais elle l’est de moins en moins. Le Street workout, qui signifie, littéralement « entraînement de rue », représente l’une des disciplines de préparation physique les plus en vogue du moment. L’une de ses sœurs jumelles (qui, elle, se déroule en salle et de façon encadrée et qui compte plus de 200 000 adeptes dans l’Hexagone) vient même d’avoir droit à la Une de L’Equipe Magazine, avec ce titre évocateur : « La tornade Crossfit »,
Né aux Etats-Unis il y a une quinzaine d’année, le typhon Street Work Out souffle lui aussi dans nombre de villes françaises, mais il est, eu égard à sa pratique extérieure, pratiquement impossible de comptabiliser ses aficionados.
L’essor est, en tout cas, considérable, en témoignent les vidéos de leurs exploits qui font florès sur Youtube. Bientôt, qui sait, fleuriront aussi sur la toile les performances des jeunes Cheneveliers pouvant s’adonner à cette musculation « de rue »… qui ne sera plus tout à fait dans la rue. Et ce, grâce à une initiative de la municipalité, qui a mis en place, juste avant l’été, un espace dédié sur l’esplanade du Chapitre.

Un souhait des jeunes Cheneveliers

En libre accès, cet espace, qui sera inauguré officiellement dans les jours prochains, a d’ores-et-déjà fait des émules. « Il est très apprécié, très fréquenté et d’autres demandes nous ont été faites pour développer le dispositif », constate la municipalité de Chenôve, qui explique également : « Le choix des structures a été fait en concertation avec les services de la collectivité (service technique, service Sport-Loisirs-Jeunesse et service tranquillité publique) qui ont pu, grâce à leur connaissance du terrain et à leurs interactions régulières avec les habitants, prendre en compte les besoins et les attentes de la population en la matière, et notamment des plus jeunes ». Cet espace dispose, en effet, de différents agrès sur un sol amortissant : des barres fixes intermédiaires, hautes, des barres verticales, des barres parallèles, des espaliers, une échelle basse… et la liste est loin d’être exhaustive.
Après avoir, lors d’un déplacement en Pologne, découvert à quel point cette discipline était déjà populaire dans les pays de l’Est, le maire Thierry Falconnet a répondu à un souhait des jeunes de sa commune qui aspiraient à ce type d’installation.
Intégré dans le dossier politique de la Ville, autrement dit bénéficiant d’une subvention importante, cet aménagement a nécessité un investissement de 40 000 €, se répartissant comme suit : 30 000 € pour les agrès et 10 000 € pour le mobilier urbain les entourant. Une façon pour Chenôve… de faire les gros bras !

Xavier Grizot

Des prisons américaines au sol français

Vous avez certainement vu des images de street workers : ces hommes – et ces femmes dorénavant puisque la discipline s’est féminisée – pour qui l’environnement urbain prend une utilité toute particulière. Les bancs, les tables, les trottoirs ou encore les barrières, les poteaux, les grillages, les aires de jeux pour enfants, voire même les échafaudages, servent ainsi à faire des « planches humaines », verticales ou horizontales, des pompes « freestyle », des tractions, etc. Bref, tout peut faire l’affaire… et c’est la raison pour laquelle cette « musculation de rue », qui allie force, endurance et souplesse, s’est rapidement démocratisée. Sans omettre qu’elle est accessible à tous puisqu’elle est gratuite !
Les explications divergent sur sa genèse mais tout porte à croire que ce sport est apparu dans les prisons outre-Atlantique, il y a une quinzaine d’années, où les détenus s’appropriaient le mobilier carcéral pour s’entretenir. Il a ensuite rapidement essaimé dans les cités américaines, et notamment à New-York. Les réseaux sociaux ont popularisé les exercices de force urbains et cette pratique a traversé l’Atlantique pour apparaître en Europe (apparemment la Suède fut le premier pays à se convertir !) Tout comme ses voisins, notamment de l’Est, la France n’a pas échappé au phénomène. Des teams – des équipes – ont alors vu le jour dans de multiples villes de l’Hexagone et des compétitions ont même été organisées. Citons, par exemple, Pull&Push à Paris… Une fédération nationale (1) a également été créée afin de « faire avancer ce sport, réunir et accompagner les multiples associations, les athlètes ». A noter également que cette discipline est souvent associée à une hygiène de vie particulièrement saine.

(1) Plus de renseignements sur le site fnswc.fr