Et si vous repreniez un fonds de commerce ?

Le groupe Réservoir Immo, ce n’est pas seulement le premier groupe de transactions immobilières sur Dijon de par son nombre d’implantations aux quatre coins de l’agglomération et dans le nord du département et par l’importance de ses équipes : le groupe est aussi un des acteurs importants sur le marché de la cession de fonds de commerce et d’entreprise et de locaux commerciaux. Interview de son président, Christophe Guion.

Y-a-t-il aujourd’hui des chefs d’entreprise en devenir qui poussent la porte de votre agence professionnelle, rue du Château, à Dijon, avec l’ambition de reprendre une affaire ?
Oui et c’est évidemment une très bonne chose. Cependant, le profil et les raisons qui poussent ces repreneurs potentiels à cette démarche a largement évolué ces 10 dernières années, la crise étant passée par là. Pour refaire un petit historique, je dirais que le profil des repreneurs a été jusqu’en 2011 celui d’entrepreneurs dans l’âme, de personnes qui se sentaient avant tout des chefs d’entreprises et qui ambitionnaient de devenir des managers accomplis, de faire monter l’échelle sociale à leur famille et de gagner vraiment de l’argent.
A partir de 2012, nous avons vu arriver des demandeurs d’emploi que l’absence de débouchés vers des activités salariés conduisaient à envisager la reprise ou la création d’entreprise. Une démarche d’ailleurs clairement soutenue par les conseillers de Pôle emploi qui proposaient de leur financer les formations nécessaires.
Cette période a été très compliquée à vivre pour nos équipes car nous avons eu de nombreux cas de conscience avec des profils qui ne possédaient pas toujours les compétences de base requises pour diriger une entreprise. Se sont posés également bon nombre de problèmes d’apports personnels qui étaient souvent très en deça des niveaux exigés par nos différents partenaires bancaires pour obtenir les financements nécessaires.
Aujourd’hui, la situation évolue avec, sur notre marché, des repreneurs de type « chef d’entreprise » qui sentent nettement la fin de la crise et qui se repositionnent sur un certain nombre d’affaires. 

Parce que la période est vraiment propice aujourd’hui ?
La période actuelle sur le marché des professionnels est en effet extrêmement propice à réaliser de très très belles affaires sur la reprise de fonds de commerce. En effet, beaucoup d’affaires sont en vente depuis plusieurs années avec des prix en chute libre par rapport à l’avant-crise et les plus malins reprennent actuellement bon nombre d’affaires détenues par des personnes ayant allègrement dépassé la soixantaine. 

Est-ce possible aujourd’hui de se faire financer la reprise d’une affaire ?
Oui, bien entendu. Les critères bancaires se sont à peine desserrés mais nos différents intervenants bancaires sont beaucoup plus pragmatiques pour analyser les financements, la règle numéro 1 étant pour eux : « Je finance si et seulement si, le repreneur potentiel est du métier, s’il a déjà une expérience significative derrière lui dans le domaine d’activité ». Cela nous paraît, à nous, professionnels, relever du bon sens et même si parfois nous nous affranchissons de cette règle lorsque la technicité nécessaire est simple ou si le repreneur a un franchiseur derrière lui qui est à même de lui transmettre le savoir-faire nécessaire à la réussite de son entreprise.

Vous êtes donc optimiste à la fois en cette rentrée et pour les mois à venir sur cette activité ?
Oui. Le pire est maintenant clairement derrière nous pour ce qui est de la crise. L’absence de réel redémarrage de l’emploi salarié dans notre pays va conduire de plus en plus de personnes à reprendre une affaire. On sait que sur une création d’entreprise le taux d’échec est tellement important que le créneau est réellement réservé à ceux qui ont, soit une idée novatrice, soit pas les moyens de se sécuriser en reprenant une affaire qui fonctionne déjà.
Mais si on n’a pas les moyens de reprendre une affaire, il est illusoire de penser qu’on aura les moyens d’assumer la trésorerie nécessaire dans l’attente de la constitution d’un volume de clients suffisant pour pérenniser l’entreprise. 

Vous avez un message particulier en direction de ceux qui ont envie de se lancer ?
Aux repreneurs potentiels, je leur dirai simplement : « Vous avez envie de vous mettre à votre compte mais vous ne souhaitez pas partir à l’aventure, venez rencontrer nos conseillers qui vous présenteront des bilans d’affaires aptes à sécuriser votre démarche.

Propos recueillis par Pierre SOLAINJEU

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