En juin dernier, le Lycée Carnot de Dijon signait une convention de coopération avec l’un des plus grands établissements scolaires de Pékin, le Lycée Lu Xun. Cette coopération révèle toute la dimension d’une pédagogie dynamique et concrète – apprentissage des langues, connaissance des cultures et échanges d’élèves – proposée à des lycéens du second cycle.
Pour le proviseur, Michel Gey ce nouveau partenariat avec la Chine s’inscrit dans le cadre d’un vaste projet de langues orientales. Bien évidemment, l’enseignement de la langue chinoise est loin d’être une nouveauté pour le Lycée Carnot : il y est pratiqué depuis 20 ans en langue2 et 3. « Comment peut-on être Persan ? », se demandait hier Montesquieu. «Comment peut-on (ne pas) être Chinois ?», telle est l’une des principales questions et peut-être même « la » question pour certains jeunes Français d’aujourd’hui et pour ceux de demain. Message reçu cinq sur cinq par Michel Gey qui a saisi la balle au bond : « Nous avons reçu la candidature de 45 élèves à l’entrée en classe de seconde, qui désirent s’inscrire en langue chinoise pour l’année scolaire 2016/2017. Voilà ce qui m’a incité à créer deux groupes, contre un actuellement. Nous venons également d’être informés de la création d’un poste de professeur titulaire pour septembre, alors que nous n’avions jusqu’alors que deux contractuels. J’y vois là un gage de stabilité. Et, à terme une belle unité dédiée à la langue et à la culture chinoises dans notre établissement ».A fortiori, le partenariat Carnot/Lu Xun débouchera sur des perspectives inédites. Le proviseur de Carnot s’en explique : « environ une trentaine de jeunes dijonnais va se rendre avec leur professeur à Pékin en 2017. Le proviseur de ce prestigieux établissement, Madame You, mettra même à leur disposition un autocar qui leur permettra d’aller plus avant dans leur découverte de ce pays fascinant ! Parallèlement, nous accueillerons en internat une délégation de jeunes Chinois, soucieux, eux aussi, d’approfondir leurs connaissances du français ainsi que de notre patrimoine, comme de notre culture ».
Traducteur de Victor Hugo
Lu Xun, né en 1881 et mort en 1936, est l’un des plus grands écrivains contemporains chinois, sinon « le » plus grand. Auteur principalement de nouvelles, de contes et d’essais, il est considéré comme le chef de file des écrivains progressistes chinois. En tant qu’intellectuel engagé, il est l’un des fondateurs en 1933 de la ligue chinoise des droits de l’homme. Il figure dans les programmes scolaires des écoliers chinois. Mais il a été également le traducteur d’ouvrages de Victor Hugo, dont Les Misérables. Récemment, les descendants de ce dernier et ceux de Lu Xun se sont rencontrés. Dans le cadre de la commémoration officielle du cinquantième anniversaire des relations diplomatiques entre la Chine et la France, la Fondation Lu Xun créée en 2011 par le petit-fils de ce grand écrivain chinois a proposé en 2014 au Département de la Seine-Maritime – où se trouve le Musée Hugo à Villequier – un partenariat intitulé « Dialogue entre les maîtres : Lu Xun et Victor Hugo ».
Marie France POIRIER