Marie-Claire et Michel Couqueberg : après les bronzes, l’argent !

La pastelliste Marie-Claire Couqueberg vient de se voir honorée par ses pairs en recevant la médaille d’argent des Arts, Sciences et Belles Lettres. Une belle récompense pour cette artiste bourguignonne qui a de l’or dans les mains ! Tout comme son mari Michel Couqueberg, célèbre pour ses sculptures animalières…

Ne voyez pas une quelconque allusion au titre de l’ouvrage de Pauline Réage qui avait fait scandale dans les années 60. Chez les Couqueberg, c’est une histoire de M ! Il y a Michel, que l’on ne présente plus tellement il rayonne dans le monde de la sculpture. Son bestiaire imaginaire et ses bronzes en ont fait le digne successeur de François Pompon. Mais il y a aussi Marie-Claire, son épouse, qui exprime ses talents artistiques par sa maîtrise du pastel. Toute la famille mériterait un article puisque leur fils, Emmaly, commence à se faire un prénom dans l’univers de la sculpture. Mais aujourd’hui, faisons un zeste preuve de misandrie (c’est rare pour le noter !) et intéressons-nous au travail de Madame Couqueberg… tout en ne nous éloignant pas trop de celui de Monsieur. Il faut dire que l’univers artistique des deux affiche une véritable proximité !

L’indien de la basse cour

Dans son atelier de plus de 400 m2, installé à Orgeux, Michel travaille en trois dimensions pendant que Marie-Claire œuvre, au 1er étage de la maison familiale, en 2 dimensions. Alors que les œuvres de son mari – nous aurions bien adopté le superbe Phénix qui renaît de ses cendres ou encore l’exceptionnel dindon en version indien de la basse cour – trônent au milieu de la salle d’exposition, les tableaux de Marie-Claire s’exposent au mur.
Michel sublime les formes et les courbes du bronze, du bois précieux ou bien de l’altuglas et Marie-Claire excelle dans l’art du trait… Comme son époux, elle n’a pas son pareil pour dialoguer avec la lumière… et le tout, avec une délicatesse et une sensibilité non feintes. « Tout ce qui est fragile, sensible ou éphémère, j’ai envie de le figer, de le protéger », explique-t-elle, en avouant « tirer son inspiration de la nature ». Et, notamment des fleurs, qui, grâce à ses contrastes et ses nuances, reprennent vie sous nos yeux. L’une de ses dernières œuvres, Au nom de la Rose – Umberto Eco aurait apprécié ! – en est un parfait exemple, puisqu’elle symbolise les différentes étapes de la vie : du bourgeon au flétrissement, en passant par la pleine force de l’âge… Tout comme les poèmes de Ronsard, l’œuvre respire et nous croyons même percevoir le parfum des roses.

Donner du sens

Et, comme son époux, technique du pastel oblige, elle est directement en contact avec la matière. Si bien qu’elle rappelle que « cet art, que beaucoup présentent comme mièvre, existe depuis l’homme des cavernes ». Musicienne, elle aime, comme au piano, laisser ses doigts s’exprimer. Et, tout comme Jean-Sébastien Bach, qu’elle joue régulièrement, elle propose de véritables symphonies… de couleurs ! A l’instar du compositeur allemand mais également de son mari, le symbole est omniprésent dans son travail. Elle donne du sens au dessin. Ses transpositions de la nature deviennent alors prétextes à des interprétations diverses. Ainsi son pastel Vent d’Est-Vent d’Ouest, où un coin, fruit symbolisant l’Occident et un Kiwi le pays du soleil levant, sont séparés par un éventail, relié à un cordeau rouge inquiétant, montre la fluctuation de l’économie. « Il est nécessaire de comprendre la société dans laquelle on vit afin d’en percevoir les mouvements et les émotions pour les traduire au mieux », détaille celle qui se souvient avoir dessiné dès son plus jeune âge.
Après 40 ans de professorat, notamment aux Arcades, elle peut aujourd’hui se consacrer pleinement à sa passion. Enfin à leur passion commune puisque Michel n’est jamais loin de Marie-Claire. A tel point qu’avant, Marie-Claire signait ses pastels M. Couqueberg. Comme beaucoup pensaient que Michel s’était également mis à la peinture, elle a ajouté M.-Claire… Quand l’on vous disait que c’était une histoire de M !

Xavier Grizot

Vous pouvez découvrir les œuvres de Marie-Claire et de Michel Couqueberg dans leur atelier-exposition 3B Chemin du Breuil à Orgeux.
Tél. 0380475168
www.couqueberg.fr