Le 21 septembre dernier, Thierry Falconnet prenait les rênes de la 2e ville de l’agglomération. Huit mois après, le maire de Chenôve fait un point d’étape sur les projets structurants de sa commune. L’occasion également d’évoquer avec l’élu socialiste la présidentielle et les législatives de 2017. Sur la 3e circonscription, Thierry Falconnet évoque, plus qu’à demi-mot, la candidature de Pierre Pribetich…
Chenôve poursuit sa métamorphose avec le 2e Programme national de renouvellement urbain (PNRU). Quelle sont ses grandes lignes ?
Thierry Falconnet : « Nous poursuivons, en effet, le travail engagé après le PNRU 1 qui a permis d’injecter 140 M€. Là, entre 50 et 60 M€ sont prévus pour envisager de nouvelles transformations. Le 1er dossier emblématique que nous allons mener très vite, au premier trimestre 2017, sera la démolition de la tour 12 Renan. Nous travaillons aussi à la requalification du Centre commercial Kennedy, hors périmètre ANRU mais très largement utilisé par les habitants du quartier politique de la ville. Il a 40 ans et il convient de le revitaliser. Nous allons poursuivre la transformation des franges Est du tramway, de Gambetta et, bien sûr, la centralité. Les travaux de la Cour Margot démarreront en juillet et la pose de la première pierre devrait intervenir courant septembre. Les cellules commerciales sont quasiment toutes réservées. La commercialisation reprend sur un rythme très intéressant et nous pourrons ensuite envisager la réflexion sur deux ilots supplémentaires de la ZAC centre-ville, à savoir l’îlot B immédiatement attenant à la Cour Margot et l’ilot E, sur l’emplacement actuel de la Poste qui sera transférée. Seules 4 des copropriétés étaient concernées par l’étude d’impact du PNRU. J’ai obtenu de l’ANRU et des services de l’Etat que soit menée une étude sur l’ensemble des copropriétés de Chenôve situées dans le périmètre car elles sont vieillissantes. Face au risque de paupérisation et de délitement de ces copropriétés, elle doivent être soutenues… »
La secrétaire d’Etat chargée de la Ville, Hélène Geoffroy, a pu échanger récemment avec les habitants de Chenôve sur ce renouvellement urbain…
T. F. : « La concertation avec les habitants représente la marque de fabrique de l’équipe municipale que j’ai l’honneur de conduire depuis le 21 septembre. Nous sommes persuadés que le processus habituel de prise de décision descendant, vertical, a fait son temps. Nous souhaitons mettre de l’horizontalité dans les décisions. Ce n’est pas une remise en question du suffrage universel mais les habitants sont les premiers concernés par leur cadre de vie et ils sont à même de faire des propositions pour alimenter le projet politique de la municipalité validée aux élections municipales de 2014. Nous avons réinstauré une relation de proximité avec eux qui a été saluée par la visite de la secrétaire d’Etat à Chenôve. Nous avons ainsi présenté ce jour-là les projets urbains mais aussi humains ».
Que va devenir l’espace laissé libre par la clinique de Chenôve qui va rejoindre le Pôle privé de la Générale de Santé à Valmy ?
T. F. : « Toutes les actions pour tenter d’infléchir cette décision ont été menées, notamment par mon prédécesseur, mais aujourd’hui la situation est celle que nous connaissons. Les intérêts privés ont pris le pas sur l’intérêt général et le maintien d’une offre de soins sur le Sud dijonnais. Cependant le site ne sera pas en friche. Il est dédié à une opération immobilière intéressante que la Ville de Chenôve soutient. Ce sont 130 logements qui devraient être produits par un promoteur immobilier privé en accession à la propriété. Cela sera un beau quartier à l’entrée de ville qui fera la liaison entre Chenôve et Dijon. Et nous avons besoin de produire des logements pour reconquérir de la population ».
Regrettez-vous le retard à l’allumage de la Cité de la Gastronomie après le recours déposé par Emmanuel Bichot ?
T. F. : « La position prise par une partie de l’opposition à ce projet est irresponsable. C’est un projet qui marque d’une empreinte forte le statut de Dijon comme capitale régionale de Bourgogne Franche-Comté. C’est aussi un projet lié au classement du Patrimoine mondial de l’Unesco des climats de Bourgogne. Chenôve, je le rappelle, est le premier village viticole de la côte avec un bourg vigneron qu’il conviendra de mettre encore plus en valeur qu’il ne l’est aujourd’hui, avec des trésors architecturaux et patrimoniaux comme les Pressoirs. J’agis aux côtés de François Rebsamen, de Pierre Pribetich, pour que, si la Cité est le km 0 de la route des Vins, l’étape 1 soit le bourg viticole de Chenôve. Nous sommes également, avec mon collègue Dominique Michel, conseiller départemental, en réflexion avec le maire de Marsannay pour travailler à l’échelle cantonale sur ce dossier. Tout le monde doit revenir à la raison sur ce pôle majeur ».
La cote de popularité du président de la République est au plus bas. Vous êtes un laïc mais ne pensez-vous pas qu’il faudrait un miracle pour que François Hollande soit réélu en 2017 ?
T. F. : « La situation politique nationale m’inquiète fortement. Je pense d’abord que la curée, depuis plusieurs années, contre le président de la République est injuste parce que des choses ont été faites. La loi travail en est un bon exemple. Elle comporte un certain nombre d’avancées et l’on ne retient que les inconvénients. Il faut cesser avec cette forme de Hollande bashing. Il n’est pas bon pour notre pays que l’institution présidentielle soit aussi affaiblie. Cette situation ne profitera qu’aux extrêmes. Aujourd’hui, les intentions de vote pour l’extrême droite sont au plus haut. Que serait demain une France gouvernée par Marine Le Pen et ses amis ! Ce serait la guerre civile, l’opposition des populations les unes contre les autres. Ce serait le retour des vieux démons que nous avons connus parce que si, aujourd’hui, l’extrême droite est dédiabolisée par l’opération de lissage du FN, il n’en reste pas moins que le FN reste le FN, avec ses fondamentaux racistes, xénophobes, homophobes, ultralibéraux… »
Allez-vous vous marcher aux côtés d’Emmanuel Macron ?
T. F. : « Ce n’est pas ma tasse de thé car j’ai toujours été et je suis un homme de gauche qui souhaite un projet politique de progrès social. Je n’ai pas l’impression qu’Emmanuel Macron qui est ni à droite ni à gauche représente l’avenir sinon du PS du moins de la gauche dans ce pays… »
Après la présidentielle les législatives… En tant que maire de Chenôve, vous auriez une légitimité à vous présenter à la députation sur la 3e circonscription en 2017. Pensez-vous en vous rasant à cette élection ?
T. F. : « Absolument pas. D’abord parce que je suis maire depuis le 21 septembre et parce que que je suis vice-président de l’agglomération Je suis issu d’un courant du PS qui est contre le cumul des mandats. Je m’applique évidemment à moi même aujourd’hui les choses pour lesquelles je me suis battu hier. Je suis passionné par mon mandat de maire de Chenôve. Je m’y donne avec beaucoup d’énergie parce que j’aime cette ville dans laquelle je vis et où je suis élu depuis plus de 20 ans. Il faut mener l’ensemble des grands dossiers de cette ville, tels que la lutte contre les discriminations, contre l’échec scolaire, la question de la tranquillité publique, le soutien à l’activité économique, la zone Europa, le site Divia… en ayant l’esprit dégagé d’autres contingences. Je veux m’y consacrer pleinement et entièrement ».
Mais le maire de Chenôve devra se prononcer si plusieurs candidats PS sont en lice pour l’investiture…
T. F. : « Oui. Pour ce qui concerne la 3e circonscription, le moment venu, je serai amené à émettre ma préférence sur tel ou tel candidat. Je rappelle que je suis membre du PS même si ce n’est pas très sexy aujourd’hui. J’appartiens à une organisation qui a des processus de désignation. Je les respecterai. Aujourd’hui la 3e circonscription est réservée à une femme. Après Claude Darciaux, j’ai les meilleures relations avec Kheira Bouziane. Je n’oublie pas que cette circonscription fut aussi celle de Roland Carraz et de Michel Etiévant. Je considère qu’elle doit revenir dans le droit commun. S’il y a d’autres candidats que la députée sortante, il faut envisager toutes les possibilités. Par rapport aux récents échos lus dans la presse, je peux témoigner du travail important et de l’excellente collaboration que j’ai avec Pierre Pribetich sur l’ensemble des dossiers structurants de Chenôve. Que ce soit comme président de la SPAAD ou comme 1er vice-président de la CUD, Pierre Pribetich est un homme pour lequel j’ai beaucoup d’amitié et ensuite un partenaire essentiel pour l’avenir de Chenôve ».
Propos recueillis par Xavier Grizot