Le nom de cette opération devrait rappeler des souvenirs aux adeptes de la série américaine des années 70, Happy Days. Même si nous sommes bien loin des frasques des célèbres Fonzie et Richie qui les faisaient sourire à l’époque… Encore que, pour vivre des « jours heureux », il est évidemment nécessaire que notre cadre de vie, autrement dit notre planète, ne soit pas mis à mal. C’est, en substance, le message fort distillé par l’opération APIdays, destinée à fêter les abeilles, actrices principales de la biodiversité. Un événement qui se déroulera le 19 juin au Parc de l’Arquebuse du Jardin des Sciences.
Pour la 3e fois, la Ville de Dijon organise dans ce site labellisé Ecojardin pour sa gestion durable une colonie d’animations, pour petits et grands, afin de dérouler le tapis rouge aux anthophilas. Il faut dire que les abeilles ne sont pas des insectes comme les autres : elles sont sentinelles de l’environnement ! 40% de notre alimentation (fruits, légumes, oléagineux) dépend de leur action fécondatrice et plus de 20 000 espèces végétales en danger sont sauvegardées grâce à la pollinisation. Seulement leur propre survie est actuellement engagée puisque 30% d’entre elles disparaissent chaque année, et ce, après avoir survécu plus de 80 millions d’années et avoir survolé nombre de changements climatiques. Si bien que l’avenir de notre planète est étroitement lié à l’avenir des abeilles. L’opération APIdays a pour but de sensibiliser l’opinion au destin de ces protectrices volantes mais aussi à l’avenir de la profession d’apiculteur…
Le miel de Dijon
« Nous agissons depuis 2001 pour faire de Dijon et de son agglomération une référence écologique. Dans la ville du XXIe siècle, confrontée aux enjeux de la lutte contre le réchauffement climatique et de la préservation de la biodiversité, la nature n’est heureusement plus considérée comme un élément décoratif et de loisir, mais elle est un vecteur constitutif de l’urbain », explique le maire de Dijon, François Rebsamen, non sans inciter les habitants à se déplacer pour cet événement : « Une balade dans les allées du Jardin des sciences, véritable vitrine de la nature en ville, est l’occasion de découvrir quelques-uns des aspects essentiels de cette nouvelle vision portée par le plan biodiversité du territoire ». Comme vous pouvez le voir ci-dessous, un véritable parcours s’offre à vous le dimanche 19 juin de 14 à 18 heures pour découvrir nos amies… les abeilles.
Le vendredi précédent, les 7500 jeunes déjeunant dans les cantines scolaires de la capitale régionale auront un avant-goût puisqu’ils savoureront une salade dont la sauce sera préparée à base du miel… de Dijon. Vous ne le savez peut-être pas encore mais une centaine de ruches sont, en effet, installées dans divers endroits de la ville : à la médiathèque Champollion, au parc d’activités Valmy, à la Vapeur, au Domaine de la Cras, etc. Elles sont ainsi actrices à Dijon de la biodiversité toute l’année et pas seulement le jour où elles occupent la vedette. Même si ce 19 juin est destiné à faire le B(u)zzzzzzzzzzzzzzzz !
Xavier GRIZOT
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Stéphanie Modde : « Pour une écologie urbaine »
Pourquoi autant d’actions en faveur de la biodiversité… en ville ?
Stéphanie Modde : « Dotée d’un patrimoine historique mais aussi d’une biodiversité exemplaires, Dijon est à la fois une ville attractive et un acteur majeur du développement durable. La Fête de la Nature ou ces Apidays s’inscrivent pleinement dans les actions en faveur de la sensibilisation à l’écologie urbaine. Et, à l’image des grandes villes françaises, telles Paris, Lyon ou Montpellier, nous nous inscrivons dans la démarche visant à la labellisation Ecojardin portée par l’association Plante & Cité. Ce label, qui s’appuie sur un cahier des charges très ambitieux et qui répond à notre Plan climat, permet de mettre en valeurs des sites. Et, dans l’esprit de métropole qui nous anime, Dijon doit être dotée à terme d’un maximum de sites labellisés ».
Comme le Parc de l’Arquebuse qui a ouvert la voie…
S. M. : « Le parc de l’Arquebuse est, en effet, devenu Ecojardin en 2014. Mais nous entendons l’obtenir pour le parc de la Colombière, le lac Kir, la combe à la Serpent, etc. Absence de produit phytosanitaires, fauchage tardif, gestion de l’eau et du sol, formation des agents… voici quelques-unes des mesures mises en place afin de valoriser nos différents sites et œuvrer à la biodiversité ».
N’est-ce pas aux citoyens d’être les premiers acteurs de l’écologie ?
S. M. : « Dans la lutte pour la biodiversité, la participation des citoyens, véritables acteurs du territoire, est essentielle. Ceux-ci peuvent agir, en participant à l’opération J’adopte un arbre. En lien avec les services des espaces verts, ils peuvent végétaliser, par exemple, un pied de mur. Ils peuvent se renseigner sur ma-nature.dijon.fr »
X.G.