Sciences Po Dijon : à la santé de l’art !

Projet d’envergure pour restaurer les œuvres d’art inconnues du grand public, « Le plus grand musée de France » a été lancé en 2013 par les étudiants du Louvre et la Sauvegarde de l’Art Français, et est maintenant porté par des élèves de Sciences Po à la recherche de financement pour la concrétisation de ces restaurations.

La France, pays grand par son histoire, mais aussi par sa culture et son art, connait une grande tragédie… Certains de ses trésors, perdus au fin fond de nos 36 000 communes, sont en danger, menacés par le temps. Les couleurs s’effacent, la peinture s’abîme, et le chef-d’œuvre disparait peu à peu.

Le budget du ministère de la Culture n’étant pas suffisant pour venir au secours de ces œuvres en péril, un autre moyen de financement devait être trouvé. C’est à la suite de ce constat que « Le plus grand musée de France » a vu le jour. Important projet créé par les étudiants de l’Ecole du Louvre, en partenariat avec la Sauvegarde de l’Art Français, il implique cette année des étudiants de Sciences Po. L’ambition de ce musée pas comme les autres n’est pas de ravir les œuvres à leurs communes d’origine, mais de les restaurer, avant qu’elles ne retrouvent leur emplacement premier.

Les neuf élèves de l’équipe de Sciences Po Dijon ont fait le choix de baser leur projet sur la restauration d’une œuvre de Jean Tassel conservée dans la petite chapelle St Anne de Courcelles, sur la commune Montliot-et-Courcelles, près de Châtillon-sur-Seine. La présentation de la croix à l’enfant Jésus, redécouverte par Pierre Carrez, ancien conservateur du musée des Beaux-Arts de Dijon, avant d’être restaurée une première fois dans le milieu du 20e siècle, a été abîmée par ce repeint, opacifiée par le vernis et noircie par la crasse accumulée au fil des années.

« On a eu un vrai coup de cœur pour cette œuvre ». Emeline Aubertin, étudiante de l’équipe dijonnaise, explique le choix de ce tableau. L’ultime sélection ne s’est pas faite uniquement sur la renommée régionale de la famille Tassel, peintres champenois de père en fils exposés à Dijon, mais sur la qualité de la peinture en elle-même. « Il en ressort beaucoup de douceur, de tendresse… » Une peinture du deuxième quart du 17e siècle, simple, lumineuse, qui a besoin d’une petite fraicheur à 10 000 euros. « C’est une belle cause de pouvoir restaurer une œuvre en danger ».

La coûteuse restauration nécessite des mécènes, et c’est là le but de toute la campagne du plus grand musée de France. Un système de crowdfunding a été lancé le mois dernier, et 900 euros ont pour l’instant été récoltés, presque la moitié de la somme totale visée sur le site Ulule. « On cible maintenant les particuliers intéressés plutôt que les entreprises ». Celle-ci se termine le samedi 14 mai – la campagne principale se terminant quant à elle fin mai – , il reste encore quelques jours pour mettre la main au porte-monnaie, pour la bonne cause !

Léna DUMONT

Plus d’informations

http://leplusgrandmuseedefrance.fr/

La campagne de crowdfunding

fr.ulule.com/musee-france-dijon/