Ludovic Rochette : « Candidat aux législatives ? J’y pense »

Est-il possible de revoir prochainement une manifestation dans la rue comme celle que vous aviez organisée en septembre dernier pour protester contre la baisse des dotations de l’Etat ?
Si le gouvernement persiste, sûrement. Un gouvernement, en plus, qui a décidé, sans la moindre concertation avec les élus, d’augmenter le point d’indice des fonctionnaires territoriaux. Certes, c’est une bonne chose pour les intéressés mais pour les collectivités c’est une augmentation qui s’ajoute à la baisse des dotations. C’est pourquoi, pour nous permettre d’assumer cette évolution salariale, nous demandons que cette nouvelle charge soit prise en compte directement par l’Etat. Si le gouvernement s’entête alors oui il y aura des mouvements de protestation.
On note par ailleurs qu’il y a des augmentations des aides sur l’investissement. C’est peine perdue dans la mesure où les collectivités perdent aujourd’hui leurs capacités d’investissement. Ces fonds ne seront donc pas forcément utilisés.

Dans ces conditions est-ce qu’il y aurait en Côte-d’Or des communes proches de l’asphyxie financière ?
On le voit dans l’augmentation de la fiscalité que ce soit dans les communes urbaines ou rurales. Et si elles le font c’est parce que justement elles n’ont plus les capacités d’investir et de fonctionner.

Quelle est l’actualité de l’association des maires de Côte-d’Or que vous présidez ?
Nous avons tout récemment organisé une réunion sur l’eau qui est une compétence fondamentale qui va évoluer en 2018-2020 parce qu’elle va être transférée aux communautés de communes. Nous avons là une inquiétude des élus sur les modes de gestion et la tarification. D’une manière plus générale, l’actualité a été l’application de la loi NOTRe avec la nouvelle carte de l’intercommunalité en Côte-d’Or.

Quels sont vos rapports avec François Rebsamen ?
Je côtoie régulièrement François Rebsamen. C’est le premier vice-président délégué de l’association des maires de Côte-d’Or au sein de laquelle nous avons des relations totalement apaisées.

Vous présidez également la communauté de communes du Val de Norge. Est-ce qu’un rapprochement est envisageable avec le Grand Dijon ?
Actuellement non. Pas pour une raison territoriale mais pour une raison de compétences. La communauté de communes du Val de Norge qui va fusionner avec celle de la plaine des Tilles a, par exemple, la compétence des restaurants scolaires et, d’une manière plus générale, de l’enfance et de la jeunesse. Je ne vois pas le Grand Dijon prendre cette compétence. Par contre, je tiens absolument à garder le lien entre le Grand Dijon et notre intercommunalité dans le cadre du SCOT. Là, il y a vraiment une cohésion de territoires et de projets à mener ensemble.

Puisqu’on parle de projets, il y en a un qui va voir le jour prochainement sur votre territoire ?
La zone d’activités qui se trouve à Saint-Julien va accueillir un Carrefour Contact intégrant huit cellules commerciales et 25 lots qui seront dédiés aux entreprises. Le prix du terrain oscillera entre 35 et 42 euros HT le mètre carré. Une centaine d’emplois est à la clé. Cette zone se réalise car Saint-Julien est classé dans le SCOT, que j’évoquais il y a un instant, dans une catégorie qui nous permet de concrétiser ce projet. C’est une zone d’activités attractive dans la mesure où elle est située aux portes de Dijon.

Est-ce que l’ambiance est désormais apaisée au sein des Républicains de Côte-d’Or qui ont vécu une élection du président quelque peu mouvementée ?
Pour ce qui me concerne, je suis très apaisé. Il n’y a aucune raison que je ne le sois pas. Malheureusement, ce n’est pas encore le cas au sein du mouvement. On est dans une phase où l’on devrait s’organiser, être en situation d’opposition aux socialistes et au FN… Les conditions de cette organisation ne sont pas encore totalement réunies. Je fais une confiance totale à Rémi Delatte qui est un homme de rassemblement qui a montré pendant cette campagne interne qu’il savait décider et trancher. J’appelle tous ceux qui se sentent Républicains à s’agréger autour de son président et de l’équipe car il y a de la place pour tout le monde.

Les élections approchent. Envisagez-vous d’être candidat sur une circonscription ?
Avec Rémi Delatte, on a la chance d’avoir désormais un président des Républicains qui connait très bien l’agglomération dijonnaise. C’est lui qui me dira si c’est opportun. Tout comme c’est lui qui doit dire quels sont les meilleurs candidats et à quelles places. S’il considère que mon profil permettrait de reconquérir une circonscription alors je serai candidat. A l’inverse, s’il ne voit pas cet intérêt, je ne serai pas candidat.

On parle de la première circonscription ?
Par exemple…

Quel serait selon vous le meilleur candidat pour tenter de remporter l’élection présidentielle ? Sarkozy, Fillon, Juppé… ?
Ces trois candidats se détachent. Et le meilleur doit avoir le profil pour, à la fois, gagner la primaire mais aussi la présidentielle. J’attends de voir le début des primaires pendant ce printemps pour me prononcer. Le problème, c’est qu’au sein des Républicains nous avons cette capacité de rendre compliquées les situations qui devraient être très simples. Que ce soit en Côte-d’Or ou au niveau national. On a beaucoup de candidats et le système de parrainages va quand même permettre de faire le tri. Avec la primaire, nous avons là une formidable opportunité, la même que les socialistes avaient utilisée précédemment, pour mobiliser un maximum de personnes.

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE

(1) Schéma de cohérence territoriale.

Les Présidents des associations départementales des maires de la région Bourgogne-Franche-Comté ont désigné comme interlocuteurs des autorités régionales, représentant l’ensemble des 3 800 maires et des présidents d’intercommunalités et chargés du lien entre ces deux niveaux , Ludovic Rochette, Président de l’Association des Maires de la Côte-d’Or, et Pierre Rey, Président de l’Association des Maires du Territoire de Belfort.