Et une… et deux… et trois… étoiles ?

C’est un poids lourd de la gastronomie française qui devrait poser ses fourneaux à Dijon. Georges Blanc, trois étoiles au « Guide Michelin » serait en passe d’acquérir la galerie Dazy, place des Ducs, pour implanter dans l’hôtel Berbis un établissement qui porterait le nom de « Restaurant des Ducs », d’une contenance de 72 couverts. Une bien bonne nouvelle dans la prespective de la création de la cité internationale de la gastronomie et du vin. Georges Blanc avait été un peu rapidement annoncé dans les locaux de l’ancien Centre communal d’action sociale situés entre la place François-Rude et la rue des Godrans. C’est en face de l’entrée de la cour de Bar qu’il devrait prendre ses nouveaux quartiers.
Georges Blanc est issu d’une dynastie de cuisinières bressanes de renom avec sa grand-mère Élisa Blanc surnommée la Mère Blanc, et sa mère Paulette Blanc. Ses fils Frédéric et Alexandre Blanc continuent tous les deux l’aventure culinaire d’élite.
C’est en 1981 que Georges Blanc obtient la prestigieuse troisième étoile du Guide Michelin et le titre de cuisinier de l’année par le célèbre guide gastronomique de référence Gault-Millau. La maison Georges Blanc, à Vonnas dans le département de l’Ain, est l’établissement le plus anciennement étoilé au monde sans discontinuité possédant encore 3 étoiles. Sa première étoile lui fut acquise en 1929 et la deuxième en 1931.
En 1990 Georges Blanc, achète le café-épicerie-boulangerie de la famille Charvet-Guyennet pour ouvrir l’Ancienne Auberge : la réplique de l’auberge de ses arrière-grands-parents au début du siècle dernier où il affiche une carte de gastronomie traditionnelle Bressane. Il achète également dix-sept maisons autour de son restaurant au centre de Vonnas et crée son « village gourmand » qu’il restaure en architecture à colombage bressane avec hôtels, restaurant, auberge, boutiques, Spa, héliport, Parcs etc., à son nom et au nom de « l’Art du bien vivre ».

 

La galerie Dazy

Marchand d’Art depuis plus de 45 ans, Christian Dazy a vécu le début de sa carrière en intégrant l’atelier de gravures Lacourière Frélaut à Montmartre, pour y apprendre le métier de courtier en Art.
Un lieu mythique où les plus grands noms de la Peinture du XXième siècle sont venus réaliser leurs gravures comme Miro, Picasso, Chagall, Rouault, Dunoyer de Segonzac, Buffet…
Il côtoie alors de nombreux peintres de l’Ecole de Paris et certains prendront le temps de lui apprendre à regarder et à comprendre une œuvre.
Il choisit de fonder sa première Galerie au centre-ville de Dijon (21 – Bourgogne) en 1989, dans un hôtel particulier de la fin du XVIème siècle, l’Hôtel de Berbis. Ce lieu, par son espace et sa beauté deviendra le cadre idéal pour les nombreuses expositions qui vont s’y succéder.
Quelques années plus tard, il décide de s’installer à Megève (74-Haute-Savoie), et en 1995 il crée une autre Galerie, dans un lieu tout à fait atypique et confidentiel.
Des grands noms comme Bernard Buffet, Yves Brayer ou Tobiasse alterneront dans ces galeries, avec d’autres peintres moins connus, mais dont la personnalité et le talent auront convaincu Christian Dazy de les intégrer et de les faire connaitre.

 

L’hôtel de Berbis

Les Berbis furent de ces grandes familles qui participèrent activement à la vie de la cité.C’est un Berbis, Pierre qui fut maire en 1437. et c’est Philibert Berbis, conseiller au parlement, qui fit élever cet hôtel, l’un des plus vastes de la cité, vers 1552.
De style Renaissance, il se remarque par l’échauguette qui se profile sur le square des ducs et l’aile du musée des Beaux-Arts. Détournée de sa vocation guerrière, l’échauguette suspendue en encorbellement sur la rue n’est plus à cette époque qu’un élégant observatoire.
C’est elle qui donne son caractère à l’hôtel, avec ses faux pilastres et son décor typique de la Renaissance : cartouches, faux cuirs, moulures sculptées sur le cul-de-lampe : godrons, feuilles de lauriers…. Elle est couverte d’un toit en dôme de pierre taillée en écailles.
Elle conserve également sur cour une imposante lucarne double à colonne corinthiennes et dans la cour, au-dessus d’une porte, deux brebis symbolisent le nom de la famille. Sur rue, on peut aussi admirer la porte sculptée à pilastres cannelés, surmontée d’une niche abritant saint Eloi.
Si la Renaissance a peu marqué Dijon, elle y a pris ce ton particulier, avec un répertoire de formes raffinées, influencées par l’Italie et au-delà par l’antiquité gréco-romaine.

Marie-Claude PASCAL