Pourquoi ne pas baisser la TVA pour les primo-accédants ?

Comment se porte la promotion immobilière sur Dijon et plus généralement sur sa périphérie ?

Pascal Pagand (Edifipierre) : L’année 2015 a permis au marché de reprendre quelques couleurs et ce grâce à la loi Pinel qui a permis de retrouver une clientèle d’investisseurs qui avait quelque peu disparu pour différentes raisons notamment les conditions d’accès au logement neuf à travers les dispositifs fiscaux. Ce vent de reprise qui s’est fait sentir pendant le printemps 2015 se fait néanmoins dans un contexte poussif qui, je l’espère, trouvera un relais de croissance à travers la clientèle des primo-accédants et le dispositif qui vient de voir le jour avec le Prêt à taux zéro . Il a très sensiblement élargi les conditions d’accès à ce financement qui agi sur plusieurs axes : d’abord la part financée à 0 % est plus large, ensuite l’assiette des revenus pris en compte pour être éligible s’est aussi considérablement élargie, la durée de remboursement a, elle aussi, été modifiée… Ces évolutions vont dans le bon sens et sont de nature à élargir le spectre des clients potentiels.

2016 pourrait donc se présenter comme une bonne année ?
Selon la formule, on ne va pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué… On fera les comptes à la fin d’une année qui va s’imposer comme la pré-campagne de l’élection présidentielle dont on ne mesure pas l’impact qu’elle pourrait avoir sur l’activité.
Les taux d’intérêt restent relativement bas ce qui est évidemment favorable à l’immobilier. Il y a aujourd’hui deux dispositifs : un pour l’investissement locatif, l’autre pour l’accession à la propriété qui, normalement, doivent soutenir un marché qui a sous-performé pendant un certain temps.
Après tout est question de confiance. C’est primordial. Celle du client ne dépend pas que du promoteur et de ses propos optimistes mais d’un contexte beaucoup plus général. C’est une confiance dans l’avenir dont nous avons tous besoin.

Quelles sont les autres mesures que vous souhaiteriez voir se mettre en place pour soutenir votre activité ?
On parle depuis longtemps d’un choc de simplification au niveau des règles administratives. On pourrait aussi concevoir un assouplissement des règles constructives en direction des populations âgées ou handicapées qui ne représentent pas, fort heureusement, la majorité de la clientèle. Cet assouplissement permettrait une réduction des coûts techniques et de construction et favoriserait ainsi une petite marge supplémentaire de solvabilité à la clientèle. Le prix est une donnée primordiale, dans l’immobilier comme ailleurs.
Pourquoi ne pas imaginer également une TVA à 5,5 pour les primo-accédants ? Aujourd’hui, les jeunes ont du mal à rentrer sur le marché du travail. D’où cette question sur la retraite qui sera la leur le moment venu. Je trouverais logique et juste que les parlementaires légifèrent pour un taux de TVA réduit pour permettre à ces jeunes de se constituer un patrimoine qui, à défaut d’une bonne retraite, leur permettrait d’être logés à moindre frais. Ce serait une belle mesure sociale.

Pour la vente de biens immobiliers anciens, on voit des prix se stabiliser, voire baisser. Qu’en est-il pour le neuf ?
Les prix du neuf se tiennent. La différence entre l’ancien et le neuf, c’est que ce dernier s’apparente quelque part à un produit industriel et dont le prix de sortie est directement issu d’un coût de fabrication qui intègre des prix de terrains, des taxes, nombreuses dans l’immobilier, d’une qualité architecturale, de frais de commercialisation… Le prix du neuf, c’est donc quelque chose de très construit à la différence de l’ancien où, par définition, les biens ayant un certain nombre d’années souffrent de vétusté et vont répondre à une logique de l’offre et de la demande dans le contexte que l’on connaît. Si on fait le parallèle avec l’automobile, personne n’accepterait de payer une voiture ancienne le même prix qu’une voiture neuve.

Quels sont les arguments que vous utilisez pour promouvoir l’acquisition d’un logement neuf ?
Le neuf intègre toutes les réglementations en vigueur en matière d’installations électriques, en terme de performances thermiques qui induisent des charges moins importantes, d’expositions des bâtiments, d’ouvertures, d’accessibilité, d’équipements, de décoration, de tendances… Sans oublier la fiscalité pour les investisseurs. Et puis, il y a un aspect vertueux à acheter du neuf qui génère de l’emploi. Ce sont des arguments particulièrement efficaces, non ?

Propos recueillis par J-L. P