Le maire de Longvic, José Almeida, a remis au goût du jour la devise de Guynemer, le célèbre aviateur qui devait donner son nom à la Base aérienne 102 : « Faire face »… Après la vague d’attentats en janvier et en novembre derniers qui a touché la France et la République au cœur, cette citation représente, sans conteste, « une source d’inspiration au quotidien ».
Mais il a fait sienne également cette formule l’année dernière dans le combat qu’il a mené pour la reconversion du site de la BA 102, dont le ciel s’est éclairci, après l’annonce de sa fermeture, avec celle de l’arrivée de l’école nationale de Gendarmerie.
Et, en 2016, le premier magistrat de Longvic entend, à nouveau, « faire face »… sur un autre tarmac, pardon sur un autre terrain, celui de la citoyenneté.
C’était inscrit noir sur blanc dans son programme pour les élections municipales de 2014 : « Notre engagement, c’est celui de la concertation et de la proximité avec l’ensemble des habitants pour une construction collective de notre Ville. Notre ambition est de faire de Longvic une vraie ville citoyenne ! »
Cette volonté s’était déjà manifestée dès la campagne des municipales où l’édile socialiste avait mis en place différents ateliers pour que les habitants apportent leur pierre à l’édifice de son programme. Mais les résultats des élections régionales de décembre dernier, où le FN a obtenu au 2e tour près de 29% des voix dans sa commune, lui a montré, si besoin était, l’urgence de la situation : « Il nous faut arriver à un sursaut démocratique à l’échelle de Longvic », explique José Almeida, non sans constater : « La politique nationale a beaucoup subi. Les élus que nous sommes doivent redonner à la politique ses lettres de noblesse ! »
Guynemer et Tocqueville…
Avec « la culture du dialogue, de la tolérance et de la coréalisation » chevillée au corps, il développe : « Je souhaite un aller-retour constant avec mes administrés tout au long du mandat. Nous devons faciliter une nouvelle expression collective par le biais d’une véritable démocratie participative ». Elu, en 5e position, sur la liste de Marie-Guite Dufay au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté, José Almeida, n’est pas, pour autant, resté sourd aux messages fort adressés par les urnes lors des régionales, ici comme partout en France : « J’ai toujours considéré que les responsabilités politiques qui m’étaient confiées par les électeurs n’étaient que transitoires. J’ai une appropriation modeste au pouvoir et je ne conçois pas la politique comme d’autres ».
Lutter pour que la parole publique ne soit plus langue morte… passera ainsi à Longvic par « un nouveau souffle », « une reconquête démocratique » dans la vie de la cité.
Pour ce faire, deux conseils – l’un citoyen, l’autre participatif (voir encadré) – seront installés afin que les Longviciens deviennent des acteurs à part entière du présent et de l’avenir de leur ville. Un service municipal Citoyenneté a été créé et un Portail internet Famille verra également le jour. Le maire se déplacera aussi dans tous les quartiers pour aller recueillir au plus près les desiderata de ses administrés. Une nouveauté qui interviendra après les réunions publiques traditionnelles. Et les jeunes pourront naturellement continuer d’être consultés à travers le Conseil municipal junior.
Autant de dispositifs qui ont pour objectif de faire vivre pleinement la démocratie qui « a toujours à voir avec la construction de la personne ! » Paraphrasant Tocqueville, célèbre analyste de la Révolution française, José Almeida escompte en tout cas construire une nouvelle forme de démocratie active… Et ce, toujours pour « Faire face ! »
Xavier GRIZOT
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Un nouveau conseil participatif
Mis en place par la loi de Programmation pour la Ville et la Cohésion urbaine du 24 février 2014, un Conseil citoyen verra le jour pour le quartier prioritaire du Bief du Moulin. En parallèle, le maire de Longvic a souhaité l’avènement d’un conseil participatif pour l’ensemble du territoire communal : « Une véritable instance citoyenne et non partisane regroupant des habitants sur la base du volontariat et des acteurs de la vie communale, comme les associations ».
Avec une direction bicéphale – deux animateurs qui ont une expérience dans la vie associative –, deux séances plénières seront organisées a minima chaque année. Les réunions et ateliers spécifiques seront aussi nombreux que nécessaires, le tout dans « une véritable culture de projets ». Ce conseil se penchera ainsi sur les dossiers majeurs tels la mise en œuvre de la centralité, les déplacements doux, l’installation de nouvelles aires de jeux ou encore le renouvellement de l’Agenda 21. Ce conseil, dont le mandat s’étend sur 3 ans, regroupe 14 habitants tirés au sort de façon paritaire (7 femmes et 7 hommes) sur les volontaires qui se sont manifestés ainsi que 6 représentants du tissu associatif.