15 questions pour 2015

François Rebsamen reprendra-t-il son fauteuil de maire ?
Voilà une question à laquelle on peut raisonnablement répondre par la négative. Connaissant le tempérament de l’ancien maire de Dijon, on le voit mal abandonner son porte-feuille de ministre du Travail, de l’Emploi et du Dialogue social au moment où les résultats en terme de hausse des chômeurs sont franchement décevants. En bon lieutenant de François Hollande, François Rebsamen a l’intime conviction que le climat économique va s’améliorer et que la politique menée par le gouvernement Valls est la bonne. Par ailleurs, on voit mal le Président Hollande décider de la dissolution de l’Assemblée nationale et ouvrir ainsi les portes du pouvoir à l’opposition. On ne devrait donc pas revoir François Rebsamen retrouver son siège de maire et de président du Grand Dijon avant 2017. Ce qui ne nous empêchera pas de le voir régulièrement participer aux séances des deux collectivités comme il l’a montré en 2014.

La gauche sera-t-elle toujours aussi forte à Dijon au terme des prochaines élections départementales ?
Depuis l’arrivée de François Rebsamen en 2001 à la mairie de Dijon, la gauche a laissé bien peu d’espaces à la droite locale, sèchement battue en 2008 et 2014. La première circonscription de Côte-d’Or, véritable château-fort de la droite, est même tombée lors des dernières élections législatives de juin 2012 sous les assauts du jeune PS Laurent Grandguillaume. Sur les 8 cantons dijonnais, la gauche en avait raflé 6 laissant François-Xavier Dugourd sur l’actuel canton de Dijon 6 et Ludovic Rochette (Dijon 1 mais avec des communes de l’Est dijonnais comme St-Apo, Saint-Julien, Brochon…) comme les uniques porte-étendards d’une droite décimée et déboussolée.
Pour les prochaines élections départementales de mars prochain, il ne restera que 6 cantons. François-Xavier Dugourd est largement favori sur ses terres et il ne serait pas surprenant que la droite, bénéficiant du départ de François Rebsamen au ministère du Travail, réussisse à se refaire une santé sur un ou deux autres cantons. L’absence du « patron » Rebsamen au coeur de la campagne risque bien de se faire sentir tout comme la tendance politique nationale pour le moins peu propice à la gauche gouvernante, pourraient donner du crédit à cette éventualité.
Dans tous les cas, on suivra avec beaucoup d’intérêt le duel qui opposera l’UMP Emmanuel Bichot, associé dans l’aventure à une figure totalement inconnue de la vie politique locale, au maire de Dijon et président du Grand Dijon, Alain Millot qui fera équipe avec sa première adjointe, Nathalie Koenders. Un « beau » score placerait Emmanuel Bichot comme un acteur incontournable des élections municipales de 2020.

Quelle majorité pour le conseil général en mars 2015 ?
Il ne faut pas être grand clerc pour pronostiquer que la majorité du conseil général restera à droite. Le président sortant, l’UDI François Sauvadet, devrait même la voir confortée. Des 43 cantons actuels, il n’en restera que 22. Pas besoin de prendre sa calculette pour voir qu’il y en a donc 21 qui sont donc purement et simplement rayés de cette nouvelle carte électorale, sacrifiés sur l’autel de l’équilibre nécessaire des populations dans les cantons. Si l’intention est louable, il sera toutefois difficile d’y trouver une quelconque économie. En effet, sur les principes désormais inébranlables de la parité, chacun des 21 nouveaux cantons verra se composer un binôme femme / homme. Laissez encore la calculette où elle est : la nouvelle assemblée départementale n’aura plus 43 conseillers généraux mais 44 conseillers départementaux.
On comprend mieux pourquoi un certains nombre d’élus qui vont disparaître du paysage s’agitent pour soutenir la candidature de François Sauvadet à la présidence de la nouvelle région Bourgogne Franche-Comté. Des fois qu’une petite place au chaud leur soit déjà réservée…

Bernard Depierre réussira-t-il son come back ?
Et si c’était l’empêcheur de faire de la politique en rond ? Pas retenu par Alain Houpert pour figurer sur la liste de la droite aux élections municipales en mars dernier à Dijon, défait aux élections législatives de juin 2012 par le PS Laurent Grandguillaume, on pouvait supposer que Bernard Depierre, à 69 ans, avait décroché de la vie politique. C’était mal connaître l’ancien député UMP qui a annoncé qu’il serait candidat en mars prochain sur le nouveau canton de Fontaine. Un succès relancerait incontestablement cet ancien poids lourd de la politique locale, ancien vice-président du conseil général mais toujours très impliqué dans la vie sportive (il préside le CFA du Sport). Cette décision provoque des remous à droite où le président UDI du conseil général a donné sa bénédiction à Patrick Chapuis, maire UMP de Fontaine-les-Dijon et vice-président du Grand Dijon. Voilà une primaire qui va donner du piquant à ce canton qui vote traditionnellement à droite.

De quel côté pourrait basculer la nouvelle région Bourgogne Franche-Comté ?
Les régionales de fin d’année devrait être une claque pour les socialistes. Ils s’y attendent. A la tête, aujourd’hui, de 21 régions sur 22 (en métropole), la défaite semble inéluctable. Dans la nouvelle carte de 13 régions, adoptée en fin d’année par l’Assemblée nationale, peu devraient rester dans le giron socialiste. Et la Bourgogne ? La gauche ne partira pas favorite mais elle pourrait profiter des dissensions qui apparaissent à droite. Et puis, il faudra aussi compter sur le score du Front national qui entend bien rebattre les cartes à sa façon. Après le retrait officiel d’Arnaud Montebourg de la vie publique et politique, ils ne sont pas légion à prétendre conduire la liste de gauche. Et le mieux placé d’entre eux reste incontestablement le président sortant François Patriat. Son élection de sénateur en Côte-d’Or en septembre dernier, dans le contexte national difficile que l’on sait, plaide largement en sa faveur.

Quel candidat à droite pour la nouvelle région ?
C’est en décembre prochain que les électeurs bourguignons et franc comtois seront appelés aux urnes pour désigner la prochaine et nouvelle assemblée inter-régionale. Alain Joyandet, ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui vient de faire un retour gagnant en politique en se faisant élire sénateur de Haute-Saône, a décidé de prendre les devants et de faire savoir qu’il sera candidat à la présidence de la nouvelle région. Une décision annoncée début décembre qui a pris de cours François Sauvadet, le député-président du conseil général de la Côte-d’Or déjà bien occupé à faire campagne pour les prochaines élections départementales et qui voit ainsi un adversaire de grande envergure se positionner. Le parlementaire UDI, qui a déjà essuyé un camouflet en 2014 en étant écarté de la présidence de son groupe à l’Assemblée nationale, a très mal pris la décision de son collègue UMP qui commence à rassembler de nombreux et puissants soutiens autour de son nom. Il faut dire qu’Alain Joyandet profite en quelque sorte d’une « double nationalité ». L’ancien maire de Vesoul, âgé de 60 ans, est né à Dijon où il a effectué ses études croisant même au lycée Montchapet un certain François Sauvadet.

Le DFCO montera-t-il en Ligue 1 ?
On en rêve. Retrouver les cadors du foot hexagonal à Gaston-Gérard… On se prend déjà à rêver surtout après la récente victoire du DFCO en coupe de France à Caen, un pensionnaire de la Ligue 1. Il faut dire que cette première partie de championnat de Ligue 2 a clairement montré le potentiel de l’équipe dijonnaise que l’on retrouve aux commandes du classement. Mais attention, ce championnat est difficile et les prétendants à la montée sont nombreux. On sait que les trois premiers décrocheront la lune et il est fort à parier que les joueurs que dirige Olivier Dall’oglio qui font preuve d’une belle homogénéité et de beaucoup d’abnégation, porteront le DFCO en Ligue 1. Souhaitons-leur ce petit coup de chance qui fait parfois basculer un match de foot et dont ils n’ont pas beaucoup profité ces deux dernières saisons. Une remontée parmi l’élite conforterait le projet validé par les élus du Grand Dijon en septembre dernier qui prévoit la destruction de l’actuelle tribune Est au milieu de l’année 2015. De 16 000 places actuellement, le stade Gaston Gérard de Dijon doit donc passer à 20 000 places d’ici 3 ans.

La JDA fera-t-elle aussi bien que l’an passé ?
C’est tout le mal qu’on lui souhaite. Se retrouver, une deuxième année consécutive, en finale du championnat de France de basket, voilà qui ne déplairait pas au président Michel Renault. Malgré trois départs majeurs cet été, l’entraîneur Jean-Louis Borg, élu par ses pairs meilleur coach de Pro A, a su rebâtir une équipe très compétitive qui tutoie le podium en ce début d’année 2015. De plus, les basketteurs dijonnais disputeront la seconde phase de l’Eurocup et figureront ainsi dans les « last 32 ». Il ne serait donc pas surprenant, qu’aguerrie par son bon parcours européen, on retrouve la JDA dans le carré d’as du basket français en 2015. C’est en tout cas la seule équipe sportive professionnelle qui assure une belle promotion de la ville de Dijon un peu partout en Europe.
Par contre, le voeu formulé par Michel Renault de voir se construire un nouveau Palais des Sports dédié d’abord au basket, ne sera pas exaucé en 2015. On connait l’état des finances des collectivités mais on connait aussi la perspicacité du président de la JDA.

Les locaux de l’ex-librairie Le Chapître trouveront-ils preneurs ?
C’est incontestablement un sale coup qui a été porté au centre ville de Dijon et plus particulièrement à la rue de la Liberté : la fermeture de l’emblématique librairie que les Dijonnais désignaient toujours sous le nom de Lib de l’U, laissant sur le carreau, en février dernier, 23 salariés. Malgré les efforts du service Commerce de la ville, les locataires potentiels ne se bousculent pas. Il faut dire que le montant du loyer évalué à environ 25 000 euros par mois en a fait reculer plus d’un. Et puis, les travaux à réaliser à l’intérieur sont colossaux et exorbitants. On ne devrait donc pas, cette année, voir une nouvelle enseigne s’implanter en lieu et place de l’ancien monument du paysage culturel dijonnais. Dommage pour l’attractivité du centre ville. A moins qu’une banque… Mais là aussi, soyons lucide. La Société générale a pris possession en 2014 de l’ancien magasin Gap, au tout début de la rue de la Liberté. La BNP et le Crédit Mutuel sont solidement installés place Darcy, tout comme LCL (Crédit Lyonnais) qui a pignon rue de la Liberté depuis des lustres. On ne voit pas non plus, la Banque Rhône-Alpes quitter la place Grangier tout comme le CIC abandonner le splendide bâtiment de la place François Rude. Reste la caisse d’Epargne qui a depuis longtemps fait le choix d’excentrer son siège… Et dans quel intérêt ? Et la situation économique n’est surtout pas propice à développer l’idée d’un mini-centre commercial.

Le lycée Notre-Dame réussira-t-il encore un sans faute au bac, c’est à dire un 100 % de réussite ?
Voilà un sacré challenge qui attend les classes terminales du lycée privé Notre Dame de Dijon qui a été le seul, en Côte-d’Or en 2014, à faire 100 % de réussite au bac. Mais le proviseur Laurent Bonzom est un homme de défi et ce n’est pas la nouvelle promotion des terminales qui dira le contraire. Notre Dame devra faire face à la solide concurrence de son voisin et ami Saint-Bénigne, habitué, lui aussi, des podiums, de Saint-Joseph mais aussi des incontournables du public que sont les lycées Carnot et Charles-de-Gaulle. Alors pour qui la palme du bac 2015 ? Résultat début juillet.

Le cassis Boudier peut-il conquérir, en 2015, un troisième titre mondial consécutif ?
Pour la deuxième année consécutive, la Crème de Cassis de Dijon de Gabriel Boudier a été élue, en juillet dernier à Londres, meilleur spiritueux au monde lors de l’International Spirits Challenge 2014 par un jury de spécialistes venus du monde entier, dans une épreuve qui rassemblait un millier de spiritueux et liqueurs, dont ceux de tous les plus grands groupes mondiaux. « Au-delà des récompenses qui font la fierté d’une ville et d’une région » explique Jean Battault, « l’histoire de la Maison Gabriel Boudier, c’est d’abord celle d’une passion, d’un engagement, marquée par des étapes clés qui ont fait son rayonnement et sa renommée actuels. C’est aussi l’histoire d’un territoire, Dijon, qui a façonné sa signature, faisant de la « Crème de Cassis de Dijon » une indication géographique protégée et reconnue dans le monde entier. La Maison Gabriel Boudier fonde son histoire sur des hommes et des valeurs. Des hommes, qui ont su faire évoluer son esprit, sans jamais la trahir. »

Dijon capitale mondiale des fleurs ?
La réponse est oui. Sans la moindre hésitation. Et Dijon le devra cette année à Florissimo, cette prestigieuse exposition florale et végétale qui a lieu tous les 5 ans à.
2015 fêtera a 10e édition. Elle se déroulera du 19 au 29 mars 2015. Une formidable invitation pour petits et grands à découvrir la flore des cinq continents sur 15 000 m².
La beauté des fleurs et des plantes sera sublimée par un spectacle son et lumière inédit, conçu en partenariat avec la Fête des Lumières de Lyon.
Au-delà du spectacle, Florissimo visera à sensibiliser les 200 000 visiteurs attendus à l’extraordinaire biodiversité du monde végétal et à sa nécessaire préservation.

Bilel Latreche sera-t-il champion d’Europe de boxe ?
Après une longue période de repos, Bilel Latreche fera officiellement sa rentrée sportive le 4 février prochain au palais des Sports de Dijon pour un combat sans enjeu mais préparatoire au championnat d’Europe WBO qu’il disputera un mois plus tard, le 6 mars à Dole. Le meilleur boxeur français dans la catégorie des super-moyens n’a pas combattu depuis sa victoire le 8 février 2015 à Tahiti dans le cadre de la défense de son titre national. C’est une trop longue période « d’inactivité » pour un athlète de ce niveau diront certains spécialistes. Mais ce n’est pas bien connaître Bilel Latreche qui abordera cette confrontation continentale avec un mental d’acier. C’est, au contraire, un sportif surentraîné, préparé physiquement et mentalement par Marcel Giordanella, qui renouera avec la compétition en 2015. Un sportif de haut niveau qui sait qu’en cas de victoire, c’est une porte qui pourrait s’ouvrir sur un championnat du monde.

Cité de la Gastronomie : on avance ?
Oui. La ville de Dijon a désigné tout récemment le groupe Eiffage pour la réalisation de la Cité internationale de la gastronomie, qui ouvrira ses portes en 2018. On sait que cette Cité sera créée sur le site de l’ancien hôpital général, sur une superficie de 6,5 hectares comprenant la Cité proprement dite à laquelle s’adossera un écoquartier de 640 logements. Eiffage a proposé que la Cité, qui s’implantera sur plus de 20 000 mètres carrés, regroupe salles d’exposition, centre de conférences, boutiques, restaurants, pavillon des vins, locaux dédiés à la formation, une résidence de tourisme et un hôtel quatre étoiles de 90 chambres. Il est également proposé la création d’un multiplexe cinéma de 10 salles qui est loin de faire l’unanimité de la part des professionnels locaux.
Alain Millot, maire de Dijon et président du Grand Dijon, a précisé qu' »avec pas moins de 200 millions d’euros de travaux injectés dans l’économie locale, la Cité internationale de la gastronomie de Dijon se veut la plus complète des quatre cités de la gastronomie qui doivent être créées en France.
Capitale d’une région viticole mondialement connue, Dijon est une métropole dont l’histoire et l’architecture sont intimement liées au vin et où l’on produit encore aujourd’hui des bourgognes, notamment au domaine de la Cras, propriété récemment acquise par le Grand Dijon ; dans une ville où prospèrent bars à vins et cavistes et où se multiplient les événements autour du vin et de la culture – dont une grande « fête du pinot noir » dès juin 2015 ! –, se trouve par ailleurs la seule chaire Unesco au monde spécialisée dans l’étude des cultures et des traditions du vin.

La Chocolaterie de Bourgogne réussira-t-elle à se sauver ?
L’ancien site dijonnais de Nestlé, puis de Barry Callebaut, repris en décembre 2012 par Philippe de Jarcy et deux associés a rencontré l’an passé de sérieuses difficultés de trésorerie. Le placement en redressement judiciaire, le 28 octobre dernier, doit lui donner une bouffée d’air pour passer les six prochains mois avant un retour espéré à l’équilibre.
Car l’entreprise, qui a investi et recruté depuis la reprise, séduit une clientèle de grands distributeurs de plus en plus large avec des produits très élaborés et conquiert un public de becs sucrés avec sa boutique intégrée.
Fin 2014, il manquait 5 à 6 millions d’€ pour faire face financièrement. « Le dépôt de bilan était donc la meilleure chose qui peut nous arriver actuellement afin de retrouver un peu d’air frais. Nous entrons en redressement judiciaire pour six mois, laps de temps nécessaire à mes yeux pour atteindre l’équilibre. Car nous vivons une crise certes, mais de croissance » a expliqué Philippe de Jarcy, le patron de la Chocolaterie de Bourgogne qui emploie 310 salariés qui attendent les mois prochains avec l’angoisse que l’on peut imaginer.