IFORE : 10 ans et 3 trophées

On connaissait les Grammy Awards décernées chaque année aux États-Unis pour honorer les meilleurs artistes et les meilleurs techniciens dans le domaine de la musique… Il faudra désormais s’habituer aux Ifore Awards qui récompenseront le 16 juin prochain la reprise d’entreprise, l’entrepreneuriat au féminin et la jeune entreprise. L’événement aura lieu à partir de 18 heures au Salsapelpa, rue Marceau à Dijon et marquera le dixième anniversaire de l’IFORE.
Au cours de cette soirée, trois lauréats seront récompensés pour avoir « osé mériter ». Le trophée de la reprise d’entreprise sera remis par Didier Martin, vice-président du Grand Dijon, Xavier Mirepoix, président de la CCI Côte-d’Or et Pascal Devroe, PDG de la STCE. Le trophée de l’entrepreneuriat au féminin sera remis par safia Otokoré, vice-présidente du conseil régional de Bourgogne et Catherine Petitjean, PDG de Mulot et Petitjean. Quant au trophée de la jeune entreprise, il sera remis par Danielle Juban, adjointe au maire de Dijon, déléguée à l’attractivité, au commerce et à l’artisanat, et Philippe Necker, dirigeant-repreneur du restaurant le Salsapelpa.
L’IFORE, relais opérationnel pour détecter les besoins et les problématiques de gestion et de développement propres à chaque entreprise, apporte des solutions concrètes, par la mise en place de réunions, d’échanges, de formations et d’évènementiels sur différents thèmes, pour mieux répondre aux attentes des entrepreneurs de Bourgogne.
Afin d’accompagner et d’aider les dirigeants de PME-PMI dans leur développement stratégique, l’IFORE propose un dispositif d’actions opérationnelles, s’articulant autour de 4 pôles : transmission-reprise, entrepreneuriat au féminin, jeunes entrepreneurs et formation.

« J’aurais pu être notaire… »
Il était étudiant en droit. Pour mettre « du beurre dans les épinards », il avait trouvé un job à la Selsa Pelpa où chaque fin de semaine, il préparait et servait mojitos et cocktails. Ses proches le voyaient bien devenir notaire. Pas lui. « Je n’imaginais pas un instant faire carrière comme salarié dans une étude » lex. Son job d’étudiant, il le fait avec passion. Ce métier-là, il l’aime. Aussi, quand en 2009 les propriétaires lui proposent de racheter l’affaire, il n’hésite pas un instant… et se retrouve devant un notaire pour parapher l’acquisition. L’achat se fait en association avec Carlos Tiago et depuis les affaires marchent plutôt bien. « Céline Rabut et l’IFORE ont joué un rôle essentiel à nos côtés pour mener à bien cette reprise » explique le jeune chef d’entreprise de 27 ans. Aujourd’hui la Salsa Pelpa compte 12 salariés et attend avec impatience son autorisation de fermeture tardive. Et Philippe Necker ne regrette rien…

« Nous sommes les derniers aventuriers »
Pascal Devroe, 54 ans, est à la tête de la STCE, une des plus grosses entreprises de bâtiment de la région. 160 feuilles de paie chaque mois, ce n’est pas rien surtout dans une activité où ce n’est pas rose tous les jours. « J’ai toujours voulu être libre et autonome » explique Pascal Devroe. Cadre supérieur salarié dans une entreprise dijonnaise, il franchit le pas en 2003 et se porte acquéreur de la STCE qu’il va faire évoluer efficacement, créant même deux structures complémentaires dans les domaines de l’électricité et de la plomberie. « Reprendre une entreprise, c’est d’abord se mettre dans le sillon du cédant. Ce n’est qu’après que l’on y met sa touche personnelle. Et on se rend vite compte qu’on ne peut pas tout faire tout seul. D’où la nécessité de bien s’entourer et de communiquer sa passion à ses collaborateurs. »
Penser stratégie, conquérir de nouveaux marchés, faire adhérer les équipes… Pascal Devroe l’affirme : « On n’est pas obligé de sortir d’une école de commerce pour réussir. Reprendre une entreprise, c’est d’abord une aventure qu’on s’efforce de rendre belle. D’ailleurs, ne sommes nous pas les derniers aventuriers ? »

« Oser faire différemment »
Quand on évoque les spécialités de Dijon, on pense immédiatement à la moutarde, au cassis et… au pain d’épice. Et qui incarne le mieux ce délicieux gâteau au miel aromatisé avec diverses épices ? Assurément Mulot-Petitjean. Une entreprise familiale reprise il y a 20 ans par Catherine Petitjean. « Dans chaque reprise, il y a le même cheminement » explique-t-elle. « Mais quand il s’agit d’une entreprise familiale, les choses sont différentes. Il ne faut pas hésiter à sortir de l’affectif et oser faire différemment. » L’entreprise dijonnaise a considérablement évolué sous son impulsion en développant de nouveaux produits et en prenant position sur les marchés japonais et chinois.
Mulot-Petitjean a racheté La Rose de Vergy. « Là encore, la démarche a été intéressante. Comment intégrer une équipe qui n’a pas la même culture d’entreprise ? Comment faire face à la résistance au changement » se souvient Catherine Petitjean. « Ma grande fierté, c’est d’avoir constitué des équipes sur lesquelles je m’appuie au quotidien. Dans ces conditions, le chef d’entreprise assume pleinement et sereinement son rôle de chef d’orchestre. Mes meilleurs moments ? Ce sont les réunions où l’on parle de développement. »
Catherine petitjean a quatre filles. Peut-être qu’une d’entre elles sera tentée de faire comme sa mère il y a 20 ans…