En toute liberté avec Philippe de Cock

Votre autoportrait en trois mots…
Disponible, généreux, secret.

Les meilleurs moments de votre vie en trois dates…
Je pourrais évoquer mon mariage, la naissance de mes deux enfants. J’ai du mal à être expansif sur les événements qui ont ponctué, jusqu’à présent, ma vie. Sincèrement, les meilleurs moments on peut les trouver tous les jours. La vie, il faut en profiter au quotidien et faire en sorte qu’elle soit appréciable aussi pour les gens qui nous entourent.

Trois mots pour définir votre métier…
Service, animation et rigueur.
Service : sans cesse se remettre en cause pour satisfaire l’évolution de l’exigence de la clientèle.
Animation : faire en sorte que les salariés soient satisfaits de leur cadre de travail, avoir cette fibre pédagogique qui donne envie de s’investir et de progresser dans son travail, aider les collaborateurs à mettre systématiquement de la stratégie dans leurs démarches…
Rigueur : faire ce qu’on dit et dire ce qu’on fait. Nous ne sommes pas des artistes. Sauf peut-être dans les réunions de copropriétaires qui ressemblent parfois à des pièces de théâtre…

Le logement est une thématique qui occupe aujourd’hui très largement le discours politique ?
Je regrette toute l’idéologie qui enveloppe le logement en France. On a le sentiment que c’est un but en soi pour nos politiques. Et c’est dramatique d’opposer les propriétaires privés aux propriétaires publics. On légifère et on règlemente sur tout alors qu’on pourrait laisser faire le jeu de la concurrence normale et naturelle qui devrait exister dans un pays comme le nôtre. Il y a des problèmes de logements. C’est évident mais ils sont circonscrits à certains secteurs comme la couronne parisienne, par exemple, et ne concernent pas 80 % des villes françaises où on est en surabondance de logements et où l’idéologie a pris le pas sur le reste.

C’est vrai qu’il y a 5 000 logements disponibles à Dijon ?
Absolument. J’affirme qu’il y a un peu plus de 5 000 logements, essentiellement anciens, qui ne sont pas occupés, volontairement ou non. Ces anciens logements sont très consommateurs d’énergie et disposent de prestations qui n’existent plus dans les nouveaux logements. Je pense notamment aux gardiens, aux concierges qui pèsent sur les charges qui ont sans cesse augmenté. Et les Français font très attention à ce qu’ils dépensent. Et quand on sait que le logement est le premier ou le second budget des dépenses des ménages, on comprend mieux cette situation qui n’est pas propre à Dijon. Aujourd’hui, on met de l’idéologie écologiste partout. Il aurait peut-être été plus profitable de développer la domotique qui permet, par exemple, au locataire de suivre quotidiennement ses consommations. Avouez que c’est quand mieux que de relever un compteur au fin fond d’une cave humide…

Avec un marché immobilier qui se déplace de plus en plus sur le net, ne pensez-vous pas que les annonces présentées dans les vitrines des agences relèvent désormais d’un autre âge ?
Oui et non. On pourrait poser la question aux librairies. Je pense notamment à celle qui vient de fermer ses portes en plein centre de Dijon victime, entre autre, de la concurrence de sites spécialisés sur internet. On est un peu dans le même scénario. A notre niveau, il faut jouer sur cette complémentarité. Il y a des structures qui peuvent se passer d’une vitrine et qui travaille dans un appartement au quatrième étage d’un immeuble. Nous, on est dans l’activité de masse. Quand on fait 500 locations dans l’année, ce n’est pas uniquement internet qui nous les ramène. Aujourd’hui, il y a tellement d’offres sur le net que, quelque soit le moteur de recherche, il n’est pas aisé de s’y retrouver aussi facilement que ça. Pour moi, l’échange humain reste primordial.

Citya, c’est la locomotive de la profession sur Dijon ?
En nombre de lots et en représentativité clients, très certainement avec nos deux structures Citya Gessy Verne, au centre ville, et Cytia Urbania, à la Toison d’Or. A l’échelle nationale, Citya est le troisième groupe avec 2 200 salariés et pour lequel il est important de préciser qu’il est détenu à 100 % par une seule et même personne et non pas par des fonds de pension ou des banques. Cela mérite d’être souligné.

Si vous aviez du faire un autre métier ?
Je replonge dans ma plus tendre enfance et je vous réponds guide de chasse en Afrique. Plus sérieusement, un métier lié à la médecine. C’est à dire guérir, dispenser des soins quelque soit les techniques employées.

Le poster que vous aviez dans votre chambre d’adolescent ?
Je n’avais pas de poster dans ma chambre. Pas de joueur de foot ou de rugby, pas de chanteur… Rien d’autre sur les murs que des tableaux de chasse. Je me souviens d’une pochette sur laquelle j’avais timidement collé David Bowie.

De Cock, c’est un nom qui fleure bon le Nord de la France ?
Nord de la France, oui, voire même un peu plus haut. C’est un nom d’origine flamande que l’on retrouvait aussi dans les Flandres hollandaises.

Qu’est-ce qui reste de Ch’ti en vous ?
Tout ! La plaque d’immatriculation, la dégustation de bières, les vraies frites… D’une manière globale, l’état d’esprit. Il y a une marque de fabrique dans le Nord avec une convivialité quasi-naturelle. Je ne suis pas régionaliste mais c’est une terre sur laquelle j’aime me ressourcer. Il y en a qui vont dans le sud chercher le soleil, moi je vais dans le Nord…

La personnalité historique qui vous a le plus marqué ?
Il y en a beaucoup. Je citerai plus volontiers Léonard de Vinci. Sa trajectoire est bien plus profonde que celle des politiques ou des militaires. D’ailleurs, comment peut-on aujourd’hui être en adoration devant un politique ? Vinci, c’était une époque où, grâce au mécénat, on pouvait vivre de la création et de la réflexion.
Vous semblez avoir la dent dure contre les politiques ?
Je suis très critique à l’adresse des hommes politiques. Critique car j’ai l’impression qu’ils ne comprennent rien. Qu’ils ne retiennent rien des échéances électorales antérieures. Je pense surtout aux élections nationales.

L’endroit que vous préférez à Dijon ?
Tout ce qui entoure Dijon… C’est à dire la campagne et sa riche diversité. Je me perds en ville malgré l’outil de localisation que l’on a sur son portable. Je ne me suis jamais perdu dans une forêt même par temps de brouillard. Quand je vous disais que je voulais être guide de chasse en Afrique…

Qu’est-ce que vous aimez dans Dijon l’Hebdo ?
Ce qui me plaît c’est la libre pensée qui circule dans ce journal avec des « plumes » d’horizons totalement différents qui interviennent. Cela apporte un éclairage original.
Avec les médias traditionnels, il ne faudrait pas grand chose pour que je devienne mediaphobe. Je suis usé par ces chaînes et ces radios d’infos en continu sur lesquelles on nous assomme de flashs spéciaux sur des événements qui n’en sont pas. Je me pose souvent cette question : il y a des affaires chez les politiques, n’y en a-t-il pas chez les journalistes. Ces derniers sont-ils intouchables ? De fait, je suis très soupçonneux de la véracité de ce qui peut être écrit. C’est fatiguant d’entendre des sirènes sonner constamment pour s’apercevoir que c’est un coup de fusil dans l’eau.