A… comme Arsenal
Arsenal, c’est le quartier qui fait l’actualité en ce moment…
Cet espace que nous avons acheté au ministère de la Défense, c’est le futur grand quartier de Dijon qui verra son achèvement à l’horizon 2020. Le projet de Tour Elithis-Arsenal a été dévoilé en décembre, à Paris, au Salon de l’Immobilier d’Entreprise. Ce sera la première tour de logements à énergie positive. Le Grand Sud disposera aussi de jardins et d’équipements publics ainsi que d’une salle de spectacles.
B… comme BA 102
Vos opposants vos reprochent de ne pas vous être suffisamment investi pour défendre la base aérienne de Longvic…
Tout le monde savait que les avions allaient quitter la base. C’était inscrit depuis le départ des Mirages. Et contrairement à ce que j’ai entendu, je me suis beaucoup investi pour la BA 102 mais moi je fais les choses discrètement. Je ne crie pas avec les loups. Je continue, actuellement, à agir pour maintenir une base aérienne avec du personnel de commandement avec fort pouvoir d’achat. Nous avons obtenu la nomination d’un général. Les avions partiront l’été prochain. Cela laisse du temps pour poursuivre les discussions avec le ministère. Je souhaite que tout le monde se batte avec moi pour maintenir une base militaire sans avions. C’est essentiel pour l’activité économique.
C comme Centre ville
Comment va le centre ville ?
Les études récentes montrent que notre centre ville est reconnu comme l’un des plus attractifs en France parce qu’on n’y trouve pas que des franchisés. Il y a beaucoup de commerces indépendants, c’est une chance pour Dijon et son centre ville. Et puis, auparavant, beaucoup de bus passaient et peu de monde s’arrêtait. Maintenant, c’est le contraire. Les clients sont des piétons qui prennent le temps de regarder les vitrines. Le centre ville va bien. Il n’y a jamais eu autant de monde. On y trouve des commerces qui marchent de manière formidable. Tant mieux. Il y en a qui souffrent. La question du pouvoir d’achat reste évidemment posée. La restauration ? A mon sens, elle se porte bien mais quand il y a trop de restaurants et qu’ils sont moins bons, ils fonctionnent moins bien… Et puis, certains commerçants ont certainement des efforts à faire pour mieux mettre en valeur leurs boutiques.
D comme découpage électoral
Le redécoupage des cantons suscite beaucoup de réactions…
Les cantons n’ont pas été redécoupés en Côte-d’Or depuis le 19e siècle. La population a évidemment évolué et l’écart qui existait précédemment de 1 à 38 habitants était démocratiquement inacceptable. Il y a un principe constitutionnel dans lequel je me reconnais, et que l’on doit à Nicolas Sarkozy, c’est la parité. Non seulement, il nous fallait tenir compte de la démographie mais il fallait trouver un mode de scrutin qui permette cette parité. Beaucoup d’élus masculins sont mécontents… mais c’est une bonne chose que de trouver bientôt cet équilibre au sein du conseil général. Aujourd’hui, on ne compte que six femmes sur 43 conseillers généraux… On est loin de la représentation de la société.
Notez qu’à Dijon, on aurait pu faire sept cantons. Il y en aura six pour une ville qui compte 155 000 habitants. Dans le Châtillonnais, on peut le regretter, ce sera un canton pour 110 communes. Un canton pour à peine 20 000 habitants… Un canton avec un homme et une femme. C’est peut-être ça qui gène la droite. François Sauvadet mène une campagne politique sur le sujet. C’est son droit. Mais la vérité, c’est que le découpage électoral est la conséquence de ce qu’il avait précédemment voté, à savoir le conseiller territorial entraînant la suppression des cantons. Cette disposition annulée, il a fallu recréer des cantons en tenant compte de paramètres fixés par la Constitution, notre cadre de vie commun, qui précise en la matière que les écarts de population ne peuvent pas être supérieurs à 20 % en moins et 20 % au dessus de la moyenne. Le Conseil constitutionnel l’a redit. Ce qui fait un écart de 40 % entre le rural et l’urbain. J’avais proposé au Sénat 30%. L’UDI n’a pas voulu suivre ma proposition.
E… comme écoquartiers
Un mot à la mode à Dijon ?
C’est un mot qui ne veut pas toujours dire grand chose. Reconnaissons que l’effet de mode est un peu passé. Retenons quand même que c’est une nouvelle forme urbaine qui doit correspondre à une nouvelle qualité de vie. Ce sont des logements économes en énergie, facilitant une nouvelle relation entre les habitants. Il y aura d’autres écoquartiers comme l’écocité Jardins des Maraîchers. Les chantiers sont lancés. Il faut maintenant les séquencer et s’assurer d’une bonne information auprès de la population.
F… comme Foire
Ne serait-il pas judicieux de déplacer la Foire gastronomique en périphérie de la ville ?
Tout d’abord, je veux dire combien je me réjouis de la manière dont est géré Congrexpo qui participe au développement économique de la ville et à son attractivité. Le Palais des Congrès reçoit d’importantes manifestations comme, tout récemment, le congrès national des experts comptables qui a attiré plus de 5 000 personnes. C’est une chance pour la ville et ses commerces et j’espère un jour accueillir le congrès des HLM qui est le plus grand congrès de France. Déplacer la Foire ? Je suis persuadé que l’atout de cette belle et grande manifestation, désormais desservie par le tram, c’est d’être organisée là où elle est. C’est ce qui fait sa particularité.
G… comme Gastronomie
Où en est-on dans le dossier Cité de la Gastronomie ?
Réponse dans quatre mois. On travaille avec des investisseurs sur le plan de développement. C’est le dossier sur lequel je m’investis le plus car il va renforcer l’attractivité de la ville dans les prochaines années.
H… comme Hôpital privé
L’Hôpital privé, c’est toujours l’Arlésienne ?
Je préfère le terme clinique privée. Le compromis de vente a été signé pour une installation sur Valmy. Après l’agrandissement de la Toison d’Or, c’est encore un investissement qui représente environ 100 millions d’euros dont bénéficieront les entreprises du Bâtiment et des Travaux publics.
I… comme Impôts
Ne paie-t-on pas trop d’impôts à Dijon ?
Les impôts, on peut toujours trouver qu’on en paye de trop. Depuis mon arrivée, l’augmentation est inférieure à l’inflation. Si je suis réélu, on continuera dans cette voie. 1% au maximum pour 2014. Les impôts, ce sont les services rendus à la population. Je milite pour le maintien de services publics locaux. Si on fait des crèches, si on a des écoles de qualité, si on entretient nos bâtiments, si on développe des services aux personnes âgées… on le doit aux impôts qu’il faut savoir maîtriser dans leur évolution.
J… comme Jeunes
Dijon peut-elle faire plus pour les jeunes ?
On peut toujours faire mieux. On a fait la carte Culture, un domaine sur lequel la jeunesse se mobilise facilement. Il y a de nombreux temps forts qui leur permettent de retrouver leurs centres d’intérêts. Je pense à Kultur Mix, au concert de rentrée. On travaille sur d’autres rendez-vous.
Les jeunes à Dijon, c’est beaucoup d’étudiants mais aussi des jeunes dans les quartiers dont il faut s’occuper. Des jeunes qui n’ont pas eu l’éducation, la formation nécessaires pour trouver un emploi. Ces jeunes sont aussi une priorité car il faut tenter de rattraper les échecs scolaires et professionnels qu’ils ont subis. L’avenir de ce pays, l’avenir de cette ville, c’est sa jeunesse.
K… comme Kir
N’êtes-vous pas tenté d’apporter quelques aménagements sur le site du lac Kir ?
Quelle bonne idée du chanoine Kir. Il m’arrive d’en faire le tour, parfois le dimanche. Je pense que l’espace doit rester un endroit de promenade où l’on aime se reposer, se ressourcer.
Dijon Plage l’été et la nature, les animaux, l’hiver.
L… comme liste électorale
A quel moment François Rebsamen présentera-t-il sa liste aux Dijonnais ?
Il n’y a pas d’urgence. On verra mi-février. Il y aura des nouveaux, c’est certain, mais pour l’instant, tous les élus qui sont en place, moi le premier, doivent continuer à travailler.
M… comme ministre
François Rebsamen ministre, c’est toujours d’actualité ?
Je redis que j’ai refusé d’être ministre. C’est vrai que ce n’était pas l’Intérieur qui m’était proposé. Je suis candidat à la mairie de Dijon, pas pour être ministre. Après, on me demande si je participerai à un gouvernement remanié. Personne ne sait si on me le proposera. Mon engagement, et je communiquerai prochainement, c’est d’être maire de Dijon pour un mandat jusqu’en 2020.
N… comme natalité
Dijon gagne des habitants…
On me disait que la population allait baisser. J’ai entendu ces critiques pendant mon premier mandat. C’est très difficile de voir la population d’une ville augmenter car, aujourd’hui, il y a moins d’habitants par logement. On voit ce qui se passe dans d’autres communes de l’agglomération : le nombre d’habitants qui baisse à Chenôve, à Talant. Nous, on sait qu’il faut construire sur la ville au minimum 750 logements pour maintenir le niveau démographique. On veut faire plus parce que nous pensons que plus d’habitants, c’est plus de dynamisme, plus de pouvoir d’achat sur la ville, plus d’écoles… Une ville qui perd des habitants est une ville qui dépérit. Et si la population dijonnaise a augmenté, ce n’est pas pour autant que j’ai des rêves de grandeur. Je souhaite que Dijon reste une grande ville moyenne.
Ouverture
François Rebsamen est-il prêt à ouvrir sa liste pour les élections municipales à des personnalités qui ne soient pas de gauche ?
On trouvera à mes côtés des personnes qui ne sont pas politiquement engagées. Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir des candidats qui s’investissent pour la ville. Pour les responsables politiques qui m’accompagneront, cela serait naïf de penser qu’il n’y en aura pas, ma volonté sera, là aussi, de les voir s’engager d’abord et avant tout pour Dijon.
Parti socialiste
A l’évocation d’Harlem Désir, on parle d’erreur de casting à la tête du PS. Cette fonction de Premier secrétaire vous tente-t-elle ?
Non, non et non ! Le parti socialiste, au niveau national, j’ai donné. J’ai été numéro 2 pendant de longues années. J’ai accompagné François Hollande durant cette période. Je reste socialiste bien évidemment, je suis au bureau national du PS mais je n’ai plus de responsabilités exécutives. Et je ne souhaite plus en avoir.
Quartiers
Faut-il encore plus de démocratie participative ?
Les conseils de quartier, c’était un des engagements que nous avions pris en 2001 pour renforcer la citoyenneté en faisant participer les habitants à la vie de leur quartier. On leur a donné des budgets participatifs pour améliorer leur cadre de vie mais aussi des moyens pour intervenir dans le processus des décisions municipales. Il faut amplifier ces actions. D’ailleurs, la démocratie participative sera un des axes de la prochaine campagne. Quand j’entends des concurrents annoncer qu’ils supprimeront les conseils de quartier, cela me fait peur car je ressens une volonté de remettre une chape de plomb sur la ville.
Rythmes scolaires
Fallait-il anticiper la réforme des rythmes scolaires ?
Chaque année perdue, avec la semaine de quatre jours, c’est une année de plus avec des élèves qui décrochent. Tout se joue dès la petite enfance, à la maternelle et à l’école primaire. L’enquête PISA (1) qui vient d’être publiée le démontre aussi : notre pays a encore rétrogradé. Les inégalités sont de plus plus grandes. Je suis attaché aux principes d’égalité et il n’y a rien de pire que de laisser des jeunes sortir du système scolaire sans les savoirs fondamentaux.
Les capacités pour apprendre se font surtout le matin et il est donc indispensable qu’il y ait 5 matinées d’école. Pour Dijon, cela représente un coût d’environ 500 000 euros. Et contrairement à ce que j’entends ici ou là, nous bénéficions de nombreuses aides qui réduisent l’effort financier consenti par la municipalité. Et l’Etat a annoncé qu’il poursuivrait son aide l’année prochaine. Je pense que tout le monde va revenir à la raison. Ce qui est important, même si je les respecte, ce ne sont pas les parents, ce ne sont pas les enseignants, ce sont les enfants.
Sénatoriales
François Patriat est prêt à entrer en dissidence. Qu’en pensez-vous ?
Une liste dissidente est annoncée, effectivement. Pour l’instant, j’appelle au calme car les sénatoriales, c’est en septembre 2014. Chaque chose en son temps : il y d’abord les élections municipales. Respectons le suffrage universel et, ensuite, on verra. Aujourd’hui, je suis président du groupe socialiste au Sénat et je conduirai, à priori, sauf si j’étais battu en mars prochain, une liste de rassemblement de la gauche en Côte-d’Or.
T… comme Tram et transports
Toujours aussi satisfait du tram ?
80 000 voyageurs jour : c’est un succès qui nous a surpris par sa rapidité. Les Dijonnais en sont très fiers et les gens qui viennent de l’extérieur le trouvent beau et pratique. C’est un moyen de transport accessible à tous qui a modifié la ville. Quant à la grève des bus le samedi, je précise que ce n’est pas moi qui dirige l’entreprise. C’est une délégation de service public mais ça ne m’a pas empêché de faire pression sur la direction de Kéolis pour reprendre les négociations et trouver une solution pour que les usagers retrouvent l’usage du bus le samedi. Rappelez-vous ce que disait Georges Marchais : « Il faut savoir terminer une grève »…
U comme… urbanisme
La ville de Dijon a-t-elle encore des réserves foncières pour se développer ?
On a la chance d’avoir de grands espaces qui ont été libérés par l’Armée ou par la fermeture de site comme celui des Abattoirs. 10 000 logements sont prévus d’ici 2020. Je veux que la ville se développe sur elle-même et limiter ainsi l’étalement urbain dans l’espace car je suis contre la consommation de terres agricoles. Construire sans oublier les espaces verts, les jardins publics. Dijon est une des villes les plus vertes de France avec 55 m2 par habitant. Regardez l’Hôtel Congrès qui s’est reconstruit sur lui-même qui a pu se surélever de deux étages. C’est une vraie réussite architecturale. Moi, je ne bétonne pas. Le bétonnage, ce sont ceux qui vendent leur maison à des promoteurs. Ils se reconnaîtront.
V comme… vin
Vous êtes désormais propriétaire viticole ?
Quand le chanoine kir a fait son lac, en compensation, le ministre de la Construction de l’époque, Pierre Sudreau, lui a demandé qu’il y ait trois grands quartiers qui se développent : le Belvédère, sur Talant, la Fontaine-d’Ouche et un quartier sur le plateau de la Cras. Mon prédécesseur me disait souvent : « Ca sera le dernier quartier du développement de Dijon ». Moi, je l’ai dit et je le répète, je préfère reconstruire la ville sur elle-même que de consommer des terres agricoles. J’ai voulu préserver ce poumon vert de l’Ouest dijonnais en procédant, avec le Grand Dijon, au rachat du domaine de la Cras. Je rappelle qu’il y a des vignes sur ces terrains qui ne manqueront pas d’apparaître dans le panorama de la cité de la gastronomie.
W comme… western
Depuis les diverses annonces de candidatures à la mairie de Dijon, François Rebsamen ne trouve-t-il pas que l’on tire beaucoup sur le pianiste ?
En démocratie, la parole est libre. Cependant, je n’ai qu’un conseil à donner à mes concurrents : il ne faut pas dénigrer la ville. Quand on veut être maire, on doit dire du bien de sa ville, on doit l’aimer. On ne peut pas dire que « le Zénith est un hangar à paille ». C’est méprisant pour tous les maires de l’agglomération qui ont voté pour cet équipement culturel. C’est méprisant pour les Dijonnais au moment où, dans le cadre de l’élection de Miss France, plus de 8 millions de téléspectateurs ont découvert le lieu. Alors oui, on peut tirer sur le pianiste. J’ai l’habitude mais ne comptez pas sur moi pour répondre. Je le répète : on ne doit pas dire de mal de la ville. Ce n’est pas sans raison qu’il y a ce slogan « Fiers d’être Dijonnais ». Demandez à Jean-Pierre Foucault qui en a fait l’expérience.
X… comme anonyme
La liste de François Rebsamen aux municipales comprendra-t-elle beaucoup d’inconnus ?
Inconnus par la majorité des Dijonnais, certainement. Mais pas complètement anonymes. Il y aura des gens connus dans leur quartier mais dont la notoriété ne dépasse pas leur association. Il faut assurer une couverture géographique de la ville et s’assurer que tous les profils composeront cette liste.
Y… comme yourte (2)
En cas de défaite, François Rebsamen disparait sous sa tente ?
Je ne me place dans l’hypothèse de la défaite. Quand je rentrerai dans la campagne des municipales, ce sera pour gagner. Répondre à la question « que ferai-je si j’étais battu ? », franchement je n’y ai pas pensé. J’avais dit à Robert Poujade qu’il y avait une vie après la ville. Il y aura une vie après la ville.
Z… comme Zorro
Existe-t-il en France un « Zorro » capable de remettre le pays sur les bons rails ?
Je reprendrai la phrase de Mandela qui disait : « Chacun doit être persuadé qu’on ne peut rien faire tout seul ». Je ne doute pas que ce pays a la capacité de se ressaisir, mais ce sera collectivement. C’est toujours les oeuvres collectives qui font avancer. Nous sommes frappés par une déprime collective alors que notre niveau de vie est un des plus élevés au monde, avec un système de protection sociale que tout le monde nous envie, avec des amortisseurs sociaux très importants en période de crise. Je crois en notre capacité à nous ressaisir, mais ce sera collectivement. Des de Gaulle, il n’y en a qu’en temps de guerre.
Quant à Dijon, ceux qui se prennent pour Zorro, ils sont plutôt proches du zéro.
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE
(1). Cette année, l’enquête PISA, menée par l’OCDE, a porté sur plus de 510 000 élèves de 65 pays.
(2). Une yourte est l’habitat traditionnel (tente avec une ossature démontable en bois recouvert de feutre) de nombreux nomades vivant en Asie centrale