Emmanuel Bichot, si l’on en croit Alain Houpert, vous n’existez pas…
Je regrette ce déni de démocratie. J’existe bien et je rassure tous ceux qui pourraient s’en inquiéter. Je suis vice-président du conseil général de la Côte-d’Or et je poursuis mon travail politique sur Dijon en vue des prochaines élections municipales. Un travail qui a commencé depuis près d’un an et qui est un investissement de long terme. Le collectif « Agir pour Dijon », que j’ai créé pour l’occasion, poursuit son action. Et nous serons présents, d’une manière ou d’une autre, dans les scrutins à venir.
Une présence cependant difficile à cerner dans la mesure où la commission d’investiture a désigné le sénateur Alain Houpert qui vous a relégué au 25e rang de la liste qu’il va constituer pour affronter François Rebsamen…
C’est une mauvaise nouvelle pour la droite à Dijon. Le choix national qui s’est porté sur Alain Houpert ne me pose aucun problème. Il était même prévisible compte tenu du poids du statut sénatorial dans les instances décisionnaires. En revanche, j’ai toujours pensé que nous serions plus forts en faisant équipe. C’est pour cela que dès le moi de mai, j’avais avancé cette idée de faire équipe avec Alain Houpert. Une idée reprise par la commission d’investiture qui lui a clairement demandé de faire l’union avec moi. Aujourd’hui, je constate le refus d’Alain Houpert de tout dialogue constructif. Nous sommes dans une situation de blocage préjudiciable pour notre famille politique et pour la qualité du débat démocratique.
Comment expliquez-vous cette position pour le moins radicale à votre encontre ? Position que rien ni personne ne semblent pouvoir faire évoluer ?
Je ne comprends pas mon collègue Alain Houpert. Je regrette que le principe d’une primaire n’ait pas été retenu car elle aurait été utile, pour l’un comme pour l’autre, pour mieux nous faire connaître des Dijonnais.
Si cette situation perdurait, quelle pourrait être votre attitude ?
Toutes les options sont ouvertes. Certainement pas celle de la liste dissidente. Celle que je privilégie aujourd’hui, c’est la main tendue. Nous avons écrit à Alain Houpert le 23 octobre dernier, peu après la décision de la commission nationale pour lui proposer l’union. Ce courrier n’a toujours pas reçu de réponse. Nous ne fermons aucune porte. Mais il est clair que nous continuerons à nous exprimer pendant cette campagne.
Ce « rejet » ne vous empêche-t-il pas de travailler ?
Nous avons commencé la rédaction d’un programme dont les priorités se dégagent clairement : l’emploi et la fiscalité. L’emploi, parce que c’est un axe qui n’est pas prioritaire, aujourd’hui, sur l’agglomération dijonnaise, et la fiscalité, parce que le niveau des impôts est très haut à Dijon tout comme le prix de l’eau qui est un des plus élevés de France. Il y a là un véritable enjeu en terme de pouvoir d’achat pour les Dijonnais. Ensuite, le cadre de vie sera au centre des débats que nous lancerons.
Vous ne désepérez pas que la relation avec Alain Houpert puisse s’arranger ?
Jusqu’au 6 mars 2014, date du dépôt des listes, nous serons disponibles pour nous mettre autour de la table et fusionner avec Alain Houpert.
Cette attente n’est-elle pas, finalement, du temps perdu ?
C’est du temps utile perdu pour une campagne électorale qui pourrait être plus efficace.
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE