J’ai pris plaisir à visiter la Foire internationale d’art contemporain de Paris. Après cet événement incontournable pour tous Bobos branchés, l’amateur de « Province » et celui en particulier de Bourgogne, aura à cœur de pouvoir parcourir sa province pour acquérir, suivant la teneur de son escarcelle, des œuvres qu’il aura aimées au cours de ses pérégrinations. C’est aussi à cela que doit servir et doit être utile l ‘impact médiatique de la FIAC parisienne.
La Foire internationale d’art contemporain de Paris a 40 ans. Le bel âge… Les amis de 30 ans, il faut s’en méfier, ceux de 40 ans il faut être vigilant… Une Foire dont on dit qu’elle fut sage et toujours sans excès, je veux dire contemporaine sans risque. Les éternels Poliakoff, Masson ou Picasso qui rassurent et qui côtoient les pièces plus tendances…. sans oublier la fameuse Ferrari 308 GT 4 de 1993. Après plusieurs tonneaux (avec l’artiste-propriétaire au volant, le Bourguignon Bertrand Lavier) cette Ferrari prend place sur le stand d’ Yvon Lambert au prix de 180 000 euros soit 7 fois sa cote en tant que véhicule historique « presque » de collection.
On rappellera pour mémoire que le célèbre tableau de Millet : « l’angélus » a vu sa cote passer de 1 000 francs en 1860 à 800 000 francs en 1889 date à laquelle l’œuvre fut donnée au musée du Louvre par Alfred Chauffard (1821- 1909) des Galeries Lafayette.
Je viens de parler d’un petit monde restreint qui se connaît, se reconnaît et ne joue pas dans la même cours de récré que le commun des mortels qui aime et voudrait collectionner.
Connaître, aimer et collectionner des œuvres, cela commence par voir beaucoup de musées, de centres d’art, et de galeries. Galeries qui, à la limite, se visitent comme un musée. On peut acheter des peintures, dessins, gravures, photographies, sculptures ou vidéos sans oublier le design qui semble reprendre pignon sur rue.
A Dijon, à titre d’ exemple, il y a le Consortium et son cousin très germain le FRAC, l’École nationale des Beaux arts, un ou deux magasins de design assez pointus, des ateliers d’artistes, quelques galeries ou le jeune groupe issu des Beaux arts de Dijon « A4 » particulièrement dynamique. Un peu plus loin les musées de Dole, Sens, Chalon-sur-Saône ou encore Mâcon. Finalement, il existe tout un réseau d’institutions et d’ hommes, artistes et galeristes qui devient un accompagnateur du plaisir de collectionner des œuvres que l’on aime parce qu’on les a choisies à son image. Cela donne une cohérence à la collection. Et une collection peut commencer à se constituer avec quelques centaines d’euros dans son périmètre de vie, dans son agglomération, sa région avec de jeunes artistes dont on mesure le talent et la sympathie. Il faut s’en donner la peine car on a rien sans rien. Juste ouvrir les portes.
Ceci dit affiner son goût est un lent processus émotionnel : désirs, connaissances de base, visites de musées et de galeries liés à l’ intuition et au hasard forment une alchimie de la passion. Bonne ballade au plaisir des dieux.
François Nedellec