Georges Maglica, qu’est-ce qui ressort des orientations budgétaires 2014 ?
Avec plus de 285 millions d’euros, le budget 2014 se mettra au service des Dijonnais tout en maintenant une politique de modération fiscale (+ 1 % pour la ville en 2013 à comparer au + 12 % voté par le Département de la Côte-d’Or. C’est un budget qui s’inscrit dans une logique de maîtrise de la fiscalité, des dépenses de fonctionnement, une logique de désendettement, de capacité d’autofinancement confortée, d’investissement soutenu… Un budget qui s’inscrit dans un cercle vertueux.
Qu’est-ce que la vertu vient faire là ?
Je voudrais tout d’abord rappeler qu’en matière budgétaire, nous partis d’un cercle vicieux pour arriver à un cercle vertueux. Le cercle vicieux, c’était des dépenses de fonctionnement très supérieures à la moyenne, des recettes de fonctionnement, en revanche, inférieures à la moyenne, et, historiquement une dotation globale de l’Etat inférieure à la moyenne des ville de notre strate. Avec pour conséquence, des investissements faibles, très inférieurs à la moyenne, et une dette, elle, très supérieure.
Le cercle vertueux que nous avons mis en place, c’est la diminution des dépenses de fonctionnement, avec une bonne maîtrise de la masse salariale, et des recettes de fonctionnement supérieures à la moyenne. C’est notre feuille de route.
Concrètement ?
La maîtrise de la fiscalité se traduira par une hausse des trois taxes, au plus limitée à l’inflation, au mieux inférieure à l’inflation, dans un contexte de rétablissement des finances publiques et donc de baisse des dotations et subventions aux collectivités, en l’occurrence une baisse de 5,6 % qui correspond à une perte de 2,214 millions d’euros.
La maîtrise des dépenses de fonctionnement se traduit, elle, par un cercle toujours vertueux -j’insiste sur ce mot- où les recettes (+ 232,840 millions d’euros) sont supérieures aux dépenses (215,930 millions d’euros). La masse salariale est contenue à + 1,20 % pour une inflation prévisionnelle de + 1,30 %, tout en intégrant des avancées inédites pour les personnels : nous avons prévu une enveloppe de 4 millions d’euros pour la revalorisation indemnitaire et indiciaire, pour la complémentaire santé, la mise en chantier de la prévoyance. Et les subventions aux associations seront maintenues à leur niveau, c’est à dire à 11,660 millions d’euros, au moment où nos partenaires se désengagent.
Et le désendettement ?
Il se traduira par une nouvelle baisse de l’encours de la dette ramenée de 235,700 millions en 2008 à un niveau inférieur à 210 millions d’euros.
Alors, justement, l’opposition a cité la formule suivante, plutôt complexe : 0,24 % + 50 % (1,00 – USD-CHF)/ USD – CHF. Elle a précisé, avec une pointe d’humour, qu’il ne s’agissait pas d’un extrait de cahier de vacances préparant à une classe préparatoire scientifique, mais tout simplement d’un extrait du mécanisme de calcul du taux d’un prêt toxique Crédit foncier de France de plus de 9,5 millions d’euros, souscrit en 2008 par le maire de Dijon. Que lui répondez vous ?
La formule citée par le groupe « Initiatives Dijon » n’a rien de mystérieux ni de complexe. Cette formule signifie :
– que s’il y a parité de change entre dollar Us et franc suisse (barrière à 1), notre taux d’emprunt est de 0,24 %.
– que si le taux de change est défavorable au dollar ou que le franc suisse s’apprécie par rapport au dollar , notre taux d’emprunt est de 0,24 % + 50 % de la différence. Par exemple, si l’écart de change est de 4 % entre le dollar US et le franc suisse, nous payons : 0,24 % + 4 % divisé par deux, soit 0,24 % + 2 % = 2,24 %. La démonstration est simple, vous en conviendrez.
Mais il faut savoir que cet emprunt est sécurisé à 0,24 % jusqu’en 2018. Et s’il n’était pas sécurisé, nous paierions actuellement de 4 à 4,45 % selon les variations en cours. Je vous démontre ainsi que l’attaque de l’opposition est injustifiée.
Et que répondez-vous à Alain Houpert quand il dit : « Chaque contribuable dijonnais doit supporter en même temps l’augmentation des taxes foncières et d’habitation (+ 2,87 % pour Dijon, + 5,26 % pour le Grand Dijon), de la taxe spéciale d’équipement (+ 4,55 %) et de la taxe des ordures ménagères (+ 0,4 %), ce qui représente une augmentation totale des taxes locales de 13,08 % » ?
Alain Houpert sait faire une addition mais il ne sait pas compter. Je comprends pourquoi la commune de salives dont il est le maire aujourd’hui est aussi endettée. C’est comme si un proviseur disait : « J’ai eu 80 % de réussite au bac général, 100 % au bac technique, et 60 % au bac pro. J’ai donc 240 % de réussite au bac ! ». Non, la moyenne, dans cet exemple, serait de 85,80 %. On peut tout dire avec des chiffres, mais pas n’importe quoi…
Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE