N’en croyez pas un mot !

« Gastronomie en fête, comment s’y retrouver ? », ainsi est intitulé le récent article d’un quotidien local, sur deux pages, et consacré à la gastronomie en la bonne ville de Dijon.

Sans pathos, je ne peux que penser à ce que disait Coluche : «  Il y a ceux qui ont faim et ceux qui ont de l’appétit » mais aussi à cette remarque de Roland Barthes dans sa préface à Brillat-Savarin : « Il y a d’un coté l’appétit naturel, qui est de l’ordre du besoin et de l’autre ,l’appétit de luxe qui est de l’ordre du désir »( Hermann éditeur 1981)
Les livres et colloques en la matière sont légion… et il y a même une librairie spécialisée sur ce thème à 500 mètres de l’Assemblée nationale, c’est dire !
Bref, la cuisine et son corollaire, le partage, font acte de culture… Lorsqu’au sein d’une cité les propos prennent allure de festival, on serait en droit de se demander quelle en est la finalité ! En substance à quoi cela sert il ?
Il suffit de se rendre, en particulier le samedi matin, au Hall de Dijon et de rencontrer la fine fleur du produit frais, du produit « bio » ou du produit exotique… Le monde va bien. L’orgasme culinaire est à la portée des lèvres.
Si la cuisine est culture, reconnaissons qu’il y a une pédagogie à mettre en place… comme dans toute accession à un fait culturel. Une société se bâtit aussi sur ce socle.
Pédagogie avons nous dit. Alors un petit tour dans les grandes surfaces serait hautement salutaire. Que de cadis remplis «  d’emballages- plastics » en tout genre, d’empilements de nourriture sécurisante parce que quantitative. Désarmant. mais compréhensible.
Alors si ces journées de la Gastronomie étaient l’occasion unique et médiatique de sensibiliser pour apprendre à bien acheter pour mieux cuisiner ? Du bon qui en fait revient moins chère au porte-monnaie du consommateur !
Inventons en parallèle aux manières de table, les manières d’acheter des produits de qualité. On peut faire simple et intelligent à un coût raisonnable, et cela vaut bien une marinière bretonne ! Encore faut-il imaginer des structures pédagogiques comme, à titre d’exemple, le fait SEB et ses auto-cuiseurs.
Vous rendez vous compte, on apprendrait qu’au delà des recettes qui font les beaux jours des quotidiens et autres mensuels, il y aurait le juste produit, le tour de main et le plaisir du geste comme prolongement de l’esprit. Tout à chacun, à son niveau, pourrait réaliser le plat issu de son intuition. Le plaisir de faire partager, sur sa table, ses qualités artistiques. Ici la cuisine devient gastronomique, un art et une reconnaissance.
Diable ! Que ce bœuf bourguignon est bon ! Goûtez-le et vous m’en direz des nouvelles… car quand un plat est digne des dieux, en on cause à la table, encore une fois, à la table de partage.
Quelques emplois d’avenir, mais ici qualifiés, seraient à la clé : apprendre à acheter , tout simplement. Pas besoin d’animateurs mais de réanimateurs pour des ateliers de service.Ne confondons pas le ludique et le clinique. Allez, bon courage !

François Nedellec