Pour son 5e anniversaire, Weezevent annonce la préparation d’une nouvelle levée de fonds, de 5 à 10 millions d’euros. Objectif : s’installer physiquement au Québec et ouvrir le champ du marketing.
La société de billeterie en ligne connait une croissance exponentielle. Revers du succès, Dijon qui la vu naître ne conserve que son siège social. Le recrutement massif de développeurs informatiques lui fait préférer la capitale.
Weezevent fait partie de ces start-up qui grandissent très vite. Au rythme de 5 000 à 15 000 ventes par jour, la société annonce avoir dépassé le cap des 5 millions de billets, représentant 100 millions d’euros de transactions.
Les effectifs comme le chiffre d’affaires suivent une courbe exponentielle, de 5 salariés en janvier 2012 à 18 aujourd’hui et un chiffre d’affaires prévisionnel de 25 millions cette l’année contre 11 l’an dernier.
Face à cette croissance, Pierre-Henri Deballon et Sébastien Tonglet, les deux cofondateurs, ont besoin de renforcer les fonds propres. Une première levée de fonds d’un million d’euros l’année dernière auprès « A Plus Finance » et de « Chausson Finances », minoritaires dans le capital, a notamment permis de fusionner avec son concurrent Wooticket, une société de Nancy qui fait le même métier.
Pour ses 5 ans récemment fêtés, la société se prépare à une seconde augmentation de capital, cette fois-ci de 5 à 10 millions d’euros. Elle sera lancée l’année prochaine.
« Elle nous permettra de franchir un vrai cap qui passe par l’international et de renforcer les équipes techniques et commerciales », explique Pierre-Henri Deballon.
L’organisateur a créé un mini-site temporaire pour les inscriptions à la manifestation.
Par ailleurs, cinquante premiers clients au Québec débouchent sur la création d’une agence commerciale au premier semestre 2014. L’entreprise qui s’intéresse d’abord aux pays francophones, vise aussi l’Europe du sud : un chemin plus long car, en plus de la traduction, le statut juridique de la vente en ligne diffère.
Le recrutement de développeurs informatique qui représentent désormais 60% de l’équipe converge vers le développement d’applications de marketing, pour booster un produit, faire des promotions… Toujours avec le même credo : « rendre simple ce qui est compliqué ».
L’originalité de Weezevent par rapport aux précurseurs de la billetterie électronique, France Billet, Fnac ou Digitick réside dans le self-service.
Imaginée pour les petits organisateurs d’événements, notamment les associations, la solution permet à l’organisateur de l’événement de concevoir et gérer lui-même sa billetterie.
Une fois créé à partir de modules disponibles sur le site internet de Weezevent, le billet est mis en vente par l’intermédiaire d’un module bancaire qui évite à l’organisateur de souscrire un contrat de vente à distance auprès de sa banque.
Weezevent restitue à l’organisateur les recettes, défalquées d’à peine un euro par billet pour les entrées à moins de 40 euros et au-delà, de 2,5% du prix du billet.
Plus de 10 000 PME et associations culturelles et sportives ont pris le pli pour l’organisation de séminaires, formations, tournois sportifs, spectacles, petits festivals ou toutes sortes de soirées payantes ou non.
Dernièrement, Weezevent a développé pour la société E-Cotiz, un service en ligne spécifique pour l’encaissement des cotisations des associations.
Expérimenté avec le Vélotour à Dijon, la solution a séduit des utilisateurs plus importants comme le cirque Medrano pour la réservation de ses 4 000 spectacles annuels, l’agence de mannequins Elite ou le festival Juste pour Rire au Québec.
La gestion de la billetterie s’est également enrichie de la mise à disposition d’outils pour le contrôle d’accès, dont une solution sur smartphone et de terminaux de paiement à l’entrée des spectacles.
Un smartphone peut suffire au contrôle d’accès à une petite manifestation.
Reste que l’avenir de Weezevent se joue maintenant à Paris, ne laissant à Dijon que le siège social.
«Les profils très pointus dans l’informatique sont difficiles à trouver dans la région», assure le chef d’entreprise. Il estime aussi que pour développer le business dans ce secteur très concurrentiel, rien ne vaut la capitale.
Christiane Perruchot (Traces Ecrites)