Concours des vins : « Finesse, élégance et puissance ! »

Eric Goettelmann, Meilleur Ouvrier de France 2118 et chef sommelier exécutif du Groupe Bernard Loiseau, n’a pas son pareil pour vous parler de vin. Avec l’humilité qui le caractérise, il précise qu’il « n’a aucun mérite car ce sont les vins qui lui parlent » ! Nous l’avons interrogé sur le Concours sur le Pinot noir et le Chardonnay organisé le 7 novembre, premier du nom, dont il est le président d’honneur… Propos à déguster !

Dijon l’Hebdo : Le vin est l’invité d’honneur de cette 92e édition de la Foire, et notamment les cépages bourguignons. Pouvez-vous nous dire ce que représentent, à vos yeux, le Pinot noir et le Chardonnay ?

Eric Goettelmann : « Le Pinot noir représente le cépage qui, au niveau mondial, exprime le mieux la sensibilité et l’élégance dans les vins rouges, notamment lorsqu’il s’agit de 100% de ce cépage. Et nous sommes un peu dans la même philosophie en blanc avec le Chardonnay, à la différence près qu’il y a un équilibre certainement plus intéressant entre sa sensibilité et sa puissance. Toute la Bourgogne peut s’expliquer avec le triptyque finesse, élégance et puissance dans une adéquation assez subtile. Mais, ce qui est intéressant de constater lorsque l’on voyage un peu – j’étais en Afrique du Sud il y a peu –, c’est de voir à quel point à travers ces cépages, même dans les pays chauds, lorsqu’ils sont bien interprétés, nous arrivons à retrouver une interprétation de cette sensibilité. Avec beaucoup d’humilité et de respect par rapport aux producteurs de la Côte qui, pour les étrangers, font référence ! »

DLH : Pourquoi organiser le Concours des Pinot noir et Chardonnay ?

E. G : « L’idée est de dire que la Bourgogne est tout de même très légitime sur le fait de « juryfier » les cépages Pinot noir et Chardonnay au niveau mondial. S’il y a bien un endroit où nous devons être capables de dire s’il existe des choses extraordinaires ou pas, c’est bien en Bourgogne. A partir de là, nous voulons proposer aux gens de découvrir les multiples interprétations mondiales en faisant un travail de sélection à travers ce concours. C’est aussi une façon de dire : on aime la Bourgogne qui est fantastique mais voyez aussi ce qui se fait ailleurs, où il y a des consonances et des signatures différentes. Nous nous recentrons sur le cépage mais nous restons ouverts sur le monde lors de cette Foire gastronomique qui est, je le rappelle, internationale ! »

DLH : Ce Concours regroupera pas moins de 208 vins originaires de 126 domaines du monde entier. Ce chiffre doit déjà vous satisfaire, sachant que c’est une première…

E. G : « C’est en effet la première fois et ce n’est pas mal, car lorsque l’on crée quelque chose c’est toujours délicat. Je donne déjà rendez-vous pour la deuxième édition mais cela n’a jamais été fait en Bourgogne. Le jury regroupera des professionnels compétents et des amateurs sachant déguster et appréciant le vin afin d’avoir une structure homogène et s’inscrivant dans le caractère populaire de la Foire. Nous essaierons de trouver une trame en tenant d’avoir un véritable équilibre sur les vins proposés et de proposer, au final, une palette représentative des interprétations de ces cépages, qui sont les ambassadeurs mondiaux de notre région »