Viva la Bourgogne libre !

Et si nous devions nous prononcer sur l’indépendance de la Bourgogne) ? A la veille des Rencontres cinématographiques de Dijon, faisons, nous aussi, un peu de politique fiction… Nous ne visons pas les César (je signe du nom d’Alceste qui provient de la mythologie grecque… et non romaine), aussi pouvons-nous nous le permettre !

Mais revenons au sujet qui nous intéresse. Imaginez que nous souhaitions nous affranchir de la France ! S’appuyant sur notre riche histoire, avec la Burgondie et ses célèbres Ducs. Mais également si fière de notre côte dorée (le vin se transformant en or, Midas n’étant pas si loin de Bacchus) qui nous permet de rayonner dans le monde entier. Imaginez que nous soyons la principale région économique de l’Hexagone (là, il faut de l’imagination puisque nous sommes encore loin de l’Ile de France !)

Imaginez que nous possédions notre propre langue (et je ne parle pas du patois) et que nous n’échangions plus dans celle de Victor Hugo. N’en déplaise aux inconditionnels des Misérables… Imaginez que nous ayons notre propre drapeau (issu évidemment de nos armoiries) que d’aucuns afficheraient à la terrasse de leur balcon. Imaginez que nous disposions de notre propre hymne. Imaginez que nous ayons notre propre police… Et imaginez que notre équipe de football phare rayonne à l’échelle européenne et planétaire. Autrement dit, imaginez que le stade Gaston Gérard devienne le chaudron (l’AS Saint-Etienne ne nous en voudra de reprendre ce terme) de notre identité… Imaginez aussi que la présidente de région soit une indépendantiste convaincue et qu’elle organise un référendum sur notre indépendance, jugé illégal par le pouvoir central.

Pour que le tableau (enfin le film, puisqu’il s’agit d’une fiction) soit complet, il faut également imaginer que nous soyons dans une monarchie constitutionnelle (parlementaire unitaire pour être plus précis) et que nous ayons subi la dictature jusqu’en 1975. Année avant laquelle nombre d’entre nous auraient résisté ou se seraient expatriés vers d’autres pays, notamment ceux où la liberté se conjuguait avec l’égalité et la fraternité.

Vous avez évidemment vu où je voulais en venir, avec mes gros sabots (de Bourguignon !) car vous avez comme moi suivi le référendum d’autodétermination de la Catalogne le dimanche 1er octobre. Vous avez, à n’en pas douter, été aussi choqués que moi par les violences qui ont accompagné ce vote, symptomatique du climat fratricide…

Il faut imaginer tout cela (ce qui n’est pas chose aisée, vous en conviendrez désormais aisément) pour tenter de comprendre quelle bataille se joue de l’autre côté des Pyrénées… Car, lorsque l’on évoque le sujet avec des Espagnols, qu’ils soient pro ou anti, les arguments contraires pleuvent comme des buts de Messi. Et leur sensibilité, à fleur de peau, n’est pas sans rappeler celle de Pablo Picasso avec son exceptionnel tableau Guernica !

Si bien que la situation en Catalogne nous paraît absconse… Parce que Picasso était andalou et espagnol, Andres Iniesta castillan et espagnol et Gaudi catalan et espagnol ! Il faut dire que je suis bourguignon et français. Mais aussi européen…

Alceste