Thierry Falconnet : « Une relation gagnant-gagnant avec Dijon Métropole »

Le 3 avril prochain, le conseil municipal de Chenôve se prononcera sur le passage de la Communauté urbaine en Métropole. Le maire du 2e pôle de l’agglomération dijonnaise, Thierry Falconnet, expose dans nos colonnes tout l’intérêt de cette nouvelle étape dans la coopération communautaire.

Dijon l’Hebdo : Le passage en Métropole constitue-t-il aussi une « étape historique » – comme François Rebsamen l’a qualifié – pour la Ville de Chenôve ?

Thierry Falconnet : « Forcément puisqu’en 1976 Chenôve a fait partie des premières communes à prendre l’initiative du District. C’était déjà une idée très avancée de ce que pouvait être la coopération intercommunale. Nous sommes passés ensuite en communauté d’agglomération dans laquelle l’un de mes prédécesseurs, et non l’un des moindres, Roland Carraz, a pris toute sa place en développant le réseau de transport en commun. Ensuite ce fut la communauté urbaine et ce sera demain Dijon Métropole. C’est d’abord une plus grande cohésion et une plus grande cohérence des politiques publiques menées au sein de l’agglomération dijonnaise. Avec une tête de pont : Dijon, capitale de la grande région Bourgogne – Franche-Comté et directement connectée au réseau des grandes villes européennes avec un travail mené aujourd’hui de création d’un arc métropolitain depuis Macon au Sud à Belfort au Nord Est. C’est un rayonnement interne mais surtout externe avec des projets structurants comme celui de la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin ».

Dijon l’Hebdo : Nombre des élus de votre équipe municipale étaient présents lors du conseil de Communauté où fut effectué le premier vote pour le passage en Métropole… Etait-ce pour marquer ce côté « historique » ?

T. F. : « J’ai souhaité que les élus municipaux de Chenôve soient associés à ce moment. Dès mon élection, j’ai voulu ne pas avoir ni une attitude ni un discours de schizophrénie par rapport à la Communauté urbaine. On ne peut pas tenir un discours différent à Chenôve et au Grand Dijon. Tous les jours, l’on voit l’intérêt de cette cohérence à travers les grands dossiers de Chenôve : que ce soit le tram, le futur projet de renouvellement urbain, la politique de l’habitat, la politique culturelle pour laquelle nous avons développé la coopération entre les grandes salles de l’agglomération, la mise en réseau des conservatoires de musique… Tout cela concourt à améliorer le service rendu à nos populations. Je considère vraiment que nous sommes dans une relation gagnant-gagnant. C’est à dire des villes qui se portent bien au sein d’un ensemble plus vaste et une Métropole qui aide, qui fait en sorte que les grands projets structurants voient le jour. Nous sommes ainsi en train d’évoquer les questions liées au développement durable, à la biodiversité et à l’autosuffisance alimentaire, avec un projet de création de légumerie. La zone Europa devra participer demain à cette ambition ».

Dijon l’Hebdo : Comme 2e vice-président de l’agglomération, quelles sont les compétences que vous aimeriez voir transférées à la Métropole ?

T. F. : « Le problème des compétences nouvelles transférées à la Métropole va, en effet, se poser très rapidement. Aujourd’hui, j’ai en charge les questions liées au renouvellement urbain, principalement des quartiers prioritaires au titre de la Politique de la Ville d’intérêt national et régional, en lien avec la vice-présidente en charge de la cohésion sociale, Colette Popard. Dans les compétences transférables, on trouve l’action sociale et la prévention spécialisée. L’on voit bien que nous avons là-aussi besoin d’une cohérence supplémentaire. Pour une commune comme la nôtre, ce ne sont pas des compétences anodines. En interne, c’est donner plus de force et plus de cohésion au travail partenarial déjà engagé avec l’Etat, les bailleurs…

Dijon l’Hebdo : Vous voudriez ainsi que le Département vous transfère l’action sociale et la prévention spécialisée ?

T. F. : « C’est un souhait que je peux exprimer. Mais la balle est dans le camp du président du Conseil départemental et du président de Dijon Métropole. François Rebsamen a été parfaitement clair : il souhaite trouver un accord avec François Sauvadet – quitte à ce que ce soit un accord sur le désaccord – mais il faut aboutir. C’est une question de bonne volonté, d’intelligence politique, et je ne doute pas que le président du Conseil départemental et, à plus forte raison, le président de Dijon Métropole feront œuvre à la fois de bonne volonté et d’intelligence pour trouver un accord acceptable qui devra profiter aux habitants »

Dijon l’Hebdo : Quels sont les futurs grands projets que pourraient porter cette nouvelle Métropole ?

T. F. : « Avant toute chose, il faut d’abord consolider encore et encore les coopérations intercommunales et surtout faire œuvre de pédagogie à l’égard de nos concitoyens qui n’en voient pas toujours l’intérêt immédiat. C’est un travail que nous devons faire en adoptant une position optimiste. A ce titre-là, je ne partage pas la position du maire de Talant, Gilbert Menut, qui est sur le repli, voire le rejet, de la dynamique métropolitaine. Ensuite, il faut faire en sorte que ce rayonnement interne se dirige maintenant vers l’extérieur. C’est le grand avantage du passage en Métropole : le rayonnement vers la grande Région puis vers le réseau des métropoles françaises, enfin au niveau européen et international. C’est la préoccupation de François Rebsamen et cela doit être celle de tous les acteurs politiques, économiques, sociaux… de Dijon métropole ».

Dijon l’Hebdo : La Cité internationale de la Gastronomie et du Vin, dont l’on parle beaucoup actuellement (voir en pages 8 et 9), est à proximité de votre commune. Chenôve prendra-t-elle toute sa part dans ce projet d’envergure ?

T. F. : « Les communes du Sud dijonnais, de par leur proximité géographique, devront participer à ce projet qui est LE projet structurant des 20 prochaines années de la Métropole dijonnaise. Je rappelle que nous sommes le premier village viticole de la côte de Nuits. Dijon est en train de reconquérir son vignoble. Une démarche est engagée auprès de l’INAO pour obtenir le classement de deux crus de Marsannay en premiers crus : le Clos du Roy et les Longeroies dont des vignes sont sur Chenôve. Nous avons encore des vignerons de renom sur la commune et nous possédons aussi les Pressoirs des Ducs de Bourgogne. Tout cela participe d’une dynamique à laquelle Chenôve prendra toute sa place demain ! »

Propos recueillis par Xavier Grizot