Le monde entier va trinquer à la santé de Meursault

C’est certainement la manifestation auquel toute la planète vin rêve d’assister un jour. Avec près de 700 convives attendus le 21 novembre, elle dépasse même en participation un chapitre du Clos-Vougeot. Pas de fébrilité pour autant, c’est en toute sérénité que les organisateurs de la Paulée de Meursault attende l’événement qui clôture les Trois Glorieuses qui sont célébrées chaque troisième week-end de novembre en Bourgogne.

Quoi de plus normal que la plus grande manifestation qui chante le bourgogne se déroule à Meursault. Meursault, commune de 1 550 habitants (dont 70 viticulteurs), mondialement connue pour son vignoble d’exception et sa Paulée créée en 1923 par un comte de noblesse papale, Jules Lafon, alors maire de Meursault. Celui qui fut également avocat eut l’idée de rétablir la tradition du repas de fin de vendanges rassemblant le propriétaire et ses ouvriers. Il invita 35 de ses amis à un petit banquet : la Paulée de Meursault était née. C’est en 1932, sous la pression amicale d’un autre avocat, Gaston Gérard, maire de Dijon, que le prix littéraire de la Paulée fut créé. Un prix qui permet à l’heureux lauréat de repartir avec 100 bouteilles de meursault… De quoi faire le bonheur de la cave de François Busnel, producteur et animateur de l’émission « La Grande Librairie », désigné lauréat cette année.
La 84e édition de cette Paulée rassemblera près de 700 invités – vignerons, négociants, clients, amis, touristes – au château de Meursault dont les caves ont été creusées par les moines de Cîteaux. Philippe Ballot, qui préside l’association pour la promotion de Meursault, et le maire, Jean-Claude Monnier, précisent même que, chaque année, ce sont 1 500 demandes qui leur sont envoyées et qu’ils ne peuvent évidemment pas honorer.
Cette grand-messe bacchique a fait des émules aux Etats-Unis. A New York, tout d’abord, depuis 2000, où il faut quand même débourser la bagatelle de 2 000 euros pour prendre place à la table des agapes. A San Francisco, ensuite, et, à Aspen, enfin, dans les Rocheuses, qui réunit de manière très confidentielle le gratin du gratin américain. Et, évidemment, on n’y boit que du bourgogne. Montréal et la Réunion ont également mis en place une paulée à la gloire de nos vins.
Les bénéfices de cette Paulée de Meursault iront, en partie, contribuer à la patiente restauration de l’ancienne léproserie fondée en 1142 par le duc Hugues II de Bourgogne. L’objectif est d’y installer un centre d’interprétation des climats de Bourgogne qui pourrait être mis à disposition de l’UNESCO.

J-L. P