Le DFCO placé sous (bonne) surveillance

Quand on prononce le mot sécurité, on lui associe immédiatement le nom de Bruno Ciarrochi. Le patron dijonnais de la SIG (Sécurité – Intervention – Gardiennage) n’est pas resté insensible à la violence qui s’est abattue sur certains stades pendant l’Euro de football. Il en parle en toute transparence et sait mettre le doigt là où ça fait mal. C’est son entreprise qui assurera la sécurité pendant les rencontres que disputera le DFCO à domicile. C’est aussi lui qui se chargera d’encadrer les supporters dijonnais qui suivront leur équipe à l’extérieur.

L’Euro de football n’échappe pas a ce déferlement de violences autour et à l’intérieur des stades. Pouvait-on mieux y faire face ?
D’après les éléments que j’ai pu recueillir auprès d’un de mes contacts qui occupe les fonctions de Directeur organisation sécurité (DOS), il apparaît que certaines entreprises de sécurité qui ont été sélectionnées pour cet Euro de football ont délibérément triché sur leurs effectifs pour pouvoir répondre aux appels d’offres. Ce qui explique les débordements qui ont été constatés, à Saint-Etienne par exemple, par ce qu’il n’y avait justement pas assez d’agents de sécurité pour contenir les supporters qui avaient décidé d’en découdre. C’est un point que les médias n’ont pas relevé. Ils ont préféré s’en tenir aux pelouses en mauvais état et aux maillots suisses qui se déchirent.
Ces débordements qui n’ont pas été maîtrisés révèlent une situation inquiétante : en France, nous manquons cruellement d’agents de sécurité. Il faut vite réagir pour apporter des solutions efficaces à ces défaillances que l’on constate encore trop souvent. Le constat est simple : quand on est en sous effectif, et c’est valable aussi pour la police, la gendarmerie et les CRS, on ne peut faire que du mauvais travail. La preuve.

Avec la montée du DFCO en Ligue 1, y aura-t-il des dispositions supplémentaires en matière de sécurité dans le stade Gaston-Gérard et aux abords ?
Dans la mesure où il manque la tribune qui est en construction, je vais maintenir l’effectif qui est de 60 personnes. Le gros changement, ça va être la réception des visiteurs. On dispose dans une tribune d’un parc pouvant accueillir 600 supporters qu’il faudra gérer. Si cet espace n’était pas systématiquement rempli avec les club de Ligue 2, on peut supposer que ce ne sera pas le cas avec les pensionnaires de la Ligue 1. Il faudra aussi gérer la présence de supporters qui n’auront pas de billets et qui se tiendront autour de l’enceinte. Mais je pense que là c’est la police qui assurera cette surveillance en collaboration avec nos gardiens.

Policiers et agents de sécurité, c’est compatible ?
Ca l’est déjà. On va être amené à descendre sur la voie publique pour assister les forces de l’ordre. C’est inévitable. La loi nous le permettra. C’est pourquoi il faut former des agents de surveillance pour demain avec des tâches qui ne seront pas les mêmes qu’aujourd’hui et avec des textes de loi en la matière qui vont évoluer. On ne pourra pas faire l’économie de la création d’une école nationale de la formation des agents de surveillance. Je sais que, tout proche de nous, la réflexion est déjà dans les tuyaux. Je le dis et je le répète les métiers de la sécurité seront les métiers de demain.

Vous encadrerez également les déplacement des supporters du DFCO ?
Oui. Durant la saison qui vient de s’écouler, en Ligue 2, on a encadré une dizaine de déplacements. Cette saison, il y aura forcément beaucoup plus de gens qui vont se déplacer notamment chez les têtes d’affiches comme Paris, Lyon, Saint-Etienne, Marseille… Nous serons donc systématiquement présents pour accompagner les supporters dijonnais et assuré leur sécurité. A titre d’exemple, un groupe de 200 supporters sera encadré par 20 agents de la SIG.

Propos recueillis par Jean-Louis PIERRE