Gros nuages sur les terrasses dijonnaises

« Je n’ai pu dresser ma terrasse que trois fois »… « je n’ai jamais vu un tel temps en cette période de l’année, comment voulez-vous que je m’en sorte ! » ou encore «  d’habitude ce sont des mois où nous faisons carton plein en extérieur et, là, c’est un temps à ne même pas mettre un chien dehors… nous pourrions multiplier ainsi les plaintes récurrentes des cafetiers et restaurateurs dijonnais que nous entendons depuis plusieurs semaines. Face à cette météo désastreuse, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie tire la sonnette d’alarme et demande à la Ville de Dijon de faire un geste. Le président de l’UMIH 21, Patrick Jacquier, nous en dit plus…

La conjoncture actuelle des professionnels de votre secteur n’est donc pas au beau fixe…
Patrick Jacquier : « Oui, ils connaissent une période difficile pour plusieurs raisons. Tout d’abord, à cause des événements malheureux qui se sont déroulés en France. Ensuite, le temps est véritablement peu plaisant pour servir sur les terrasses. Et ce, alors que le coût de celles-ci a été majoré de 2%. Nous avons signé une charte avec la Ville de Dijon pour les embellir et c’est une bonne chose. Cette charte représente un engagement mutuel pour faire en sorte que la ville soit plus accueillante. Chacun a mis du sien pour que la capitale régionale soit encore plus belle. Les professionnels et la Ville ont investi. Malheureusement, le chiffre d’affaires ne suivant pas, un effort pourrait être fait afin de moduler cette taxe ».

Quel est le montant de l’effort financier que vous demandez à la Ville ?
P. J. : « Ce n’est pas à moi de le chiffrer. Dans le cadre du partenariat qui est le nôtre, il serait bon que la collectivité fasse un geste. Un effort de 20% ou 30%, par exemple, mais je répète que ce n’est pas à moi de le dire, serait ainsi un signe positif envoyé aux professionnels qui connaissent une situation économique difficile ».

La baisse de la fréquentation de l’Hexagone par la clientèle étrangère est-elle si dramatique que cela ?
P. J. : « Un exemple : les Chinois qui représentent une manne extraordinaire en terme de chiffre d’affaires pour la Bourgogne, pour la Côte-d’Or et pour Dijon, se déplacent beaucoup moins en France. Et je ne parle même pas des hommes d’affaires mondiaux. Il faut savoir que les sociétés qui les assurent leur ont demandé de ne plus organiser de manifestation en France. Leurs assurances ne prennent plus en charge les dommages qu’ils pourraient subir dans l’Hexagone parce que nous sommes un pays en état d’alerte. Nous sommes véritablement dans une conjoncture négative… Les poubelles que l’on voit dans Paris, c’est dramatique ! Nous sommes en train de détruire notre propre maison. Problème d’essence, problème de manifestations, problème de grève dans les transports… c’est la spirale infernale ! »
L’Euro devrait tout de même générer des retombées positives…
P. J. : « Dijon n’est pas concernée mais, pour le moment, de ce que je lis dans la presse professionnelle et de ce que j’entends de mes confrères, les réservations ne sont pas à la hauteur de ce que nous étions en droit d’espérer. Beaucoup d’étrangers qui souhaitaient venir en France pour le Championnat d’Europe de football ont annulé pour les raisons que j’évoquais précédemment. Lorsque l’on parle de la sécurité maximale autour de cet événement, c’est évidemment rassurant… mais c’est aussi inquiétant pour la clientèle étrangère potentielle ! »
Propos recueillis par X.G.